Coronavirus en RDC : Après 14 jours de confinement, les résidents de la Gombe racontent leurs premières expériences

A partir de ce mardi 21 avril, le déconfinement va s’effectuer de manière progressive dans la commune de la Gombe, totalement confinée depuis le 6 avril dernier pour une durée de 14h jours. En clair, les gens peuvent circuler normalement en portant le masque mais sans quitter Gombe. 

La vie quotidienne est chamboulée par la crise du Covid-19 et le confinement imposé par les autorités dans la commune de Gombe. Comment vivez-vous ces contraintes ? Quels sentiments vous animent-ils? Le reporter d'ACTUALITE.CD donne la parole aux confinés.

Sara, la trentaine habite l'avenue de la justice, son mari est coincé à Dubaï en attendant le rapatriement des ressortissants Congolais. Mère de trois enfants, d'une voix faible, elle nous reçoit dans son salon.

" Mon mari est un commerçant, il est à Dubaï pour les affaires depuis février… donc je n'ai pas reçu l'argent de ration comme toujours depuis la fin du mois de mars, avant le confinement je pouvais sortir aller récolter l'argent des Habits que nous vendons par dette et ça pouvait servir, mais là je suis bloquée depuis plus d'un mois, je n'avais même pas réussi à faire la provision pour une semaine, je suis là ! Les deux semaines sont épuisées et j'attends le déconfinement pour voir si je peux recevoir quelques choses, sinon mes enfants et moi, nous allons mourir de faim ".

Contrairement à Sara qui a l'air triste, Daniel, la trentaine nous reçoit sur la pelouse sur l'avenue Pumbu, souriant, le jeune homme est serein.

" C'est une situation qui me plaît parce que c'est une bonne expérience dans ma vie, il est vrai que je m'ennuie, mais la décision est correcte parce que la maladie existe. En restant chez nous, nous limitons la propagation du virus, cela facilite l'éradication du virus, la grande difficulté  que j'ai rencontrée pendant cette période est que j'aime l'ambiance, je prends ma bière chaque jour, du coup avec ce confinement, je ne bois plus, c'est très dur pour moi, j'avais aussi fais un peu de provision mais je n'arrive pas à manger ce que je veux au moment où je ne peux pas sortir pour faire le marché ". 

David, ensemble avec trois de ses collègues louent un studio sur l'avenue Kalemie, ils galèrent depuis la deuxième semaine du confinement.

" Notre provision est finie depuis la première semaine du confinement vu que nous n'avions pas grand chose dans le congélateur. Le déconfinement ne servira à rien pour nous, nous n'avons pas d'argent à la maison, je suis étudiant, je dois attendre de l'aide qui viendra de mes parents en province, rien n'est sûr que j'aurai l'argent pour les courses ". 

Le déconfinement de la Gombe commence d’abord par la réouverture des supermarchés et épiceries pour permettre aux habitants de cette commune de s’approvisionner, ainsi que des guichets des banques. L’accès à Gombe sera toujours réglementé et les badges d’accès exigés.µ

Le port du masque va devenir obligatoire à Kinshasa, la plus grande ville d’Afrique francophone qui va déconfiner progressivement son centre d’affaires et du pouvoir considéré comme l’épicentre du Covid-19 dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

La police est chargée de veiller scrupuleusement au respect du port des masques, des mesures de distanciation sociale et des mesures d’hygiènes, dit le communiqué publié après une réunion entre le premier ministre Sylvestre Ilukamba et le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila.

Kinshasa (au moins dix millions d’habitants) concentre Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul est de 350 cas confirmés. Au total, il y a eu 25 décès et 35 personnes guéries ; 92 cas suspects en cours d’investigation ; 18 nouveaux cas confirmés à Kinshasa; 8 nouvelles personnes sorties guéries.

Christine Tshibuyi