Coronavirus/Sud-Kivu: de l’apparition des symptômes à la prise en charge, un guéri partage son expérience

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Emu, Oswald Chishugi, parmi les deux guéris de COVID-19 au Sud-Kivu, a partagé son témoignage devant le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi. Après 22 jours de prise en charge et deux tests négatifs ces derniers jours, Oswald peut retrouver sa famille et retrouver une vie normale.

« Je pense qu’aujourd’hui, c’est une très grande joie pour toute la province, la nation et le monde entier. Nous sommes vraiment très contents d’arriver à ce jour. C’est depuis le dimanche 29 mars que nous sommes ici dans ce centre d’isolement. Vous avez tous appris par les médias et les réseaux sociaux comment le premier jour de notre arrivée ici était difficile. Mais c’est pour nous, le moment aujourd’hui de remercier l’équipe provinciale de la santé et les officiels pour tous les efforts ménagés en si peu de temps pour améliorer les conditions dans ce bâtiment (…) », a commencé par dire Oswald Chishugi au cours de la cérémonie. 

Il a salué la qualité de la prise en charge et l’attitude du personnel médical pendant leur séjour au centre d’isolement et de traitement.

« Nos remerciements s’en vont tout premièrement à l’équipe médicale que vous voyez là. Il faut vraiment remercier ces gens-là. Vous savez, c’est une maladie qui fait peur mais les compatriotes ont bravé la peur pour nous offrir ce dont on avait besoin pour nous rétablir. L’homme ne vit pas seulement physiquement, donc il ne suffit pas d’avoir des médicaments. Mais leur amour nous a sauvé la vie. L’expression de leur visage, leur sourire, les questions qu’ils nous posaient chaque jour,  nous ont sauvés la vie », a t-il dit.

Reconnaissant, Oswald pense également au troisième malade qui continue à attendre la décision finale. On append, par ce témoignage, qu’ils avaient la possibilité d’échanger entre eux les malades. 

« C’est aussi l’occasion pour remercier les membres de nos familles qui ont su endurer ce moment difficile et qui ont continué à prier pour nous. Nous rendons grâce à Dieu pour ça aujourd’hui.  Je n’ai pas des mots particuliers, on en a d’ailleurs discuté avec l’autre ami Fabrice et l’autre collègue qui est resté et pour qui nous espérons le meilleur également. On s’est dit simplement de donner le message aux gens pour leur dire que le coronavirus existe. Il faut respecter les mesures barrières. Nous avons la chance de survivre à cette maladie qui décime les gens ailleurs », a t-il ajouté. 

Guéri, Oswald se souvient des symptômes et de comment il avait réagi aux premières alertes de son corps. Il participe maintenant à la sensibilisation en utilisant son propre exemple.

« Vous suivez dans les médias, et vous ne savez pas comment vous attraper la maladie. Vous doutez vous-mêmes est-ce que j’ai la maladie ou pas. Parce que les symptômes, parfois, vous ne les avez pas. Si vous avez les symptômes, vous pensez que c’est une maladie normale comme la grippe, le paludisme etc. Le seul moyen pour savoir si vous avez le coronavirus, c’est le test. Faisons confiance à nos institutions, faisons confiance à nos chercheurs, faisons confiance à nos autorités. Si nous voulons vraiment mettre la barrière à cette maladie, c’est en construisant cette confiance collective que nous allons y arriver. Il ne faut pas dire que ce sont des « coops », ils n’avaient pas la maladie, on leur a payé de l’argent etc. », a t-il sensibilisé.

Il pense que la confiance, la collaboration et l’ouverture peuvent aider à stopper la propagation de la maladie.

« C’est la joie aujourd’hui, on voudrait que Bukavu ait zéro décès de Covid-19. Nous allons continuer la sensibilisation. C’est une responsabilité à la fois collective et individuelle. Les autorités seules, ne pourront rien faire, on doit les accompagner. Voilà nous sommes là, on est bien. Est-ce que nous nous ressemblons aux gens qui avaient faim ? Nous avons bonne mine plus que beaucoup de gens qui sont à l’extérieur. Mais nous représentions un danger pour la nation sans le savoir. Nous encourageons tout le monde à avoir cet esprit patriotique et d’être responsable pour mettre la barrière à cette maladie », a t-il plaidé.

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