La polémique sur les essais vaccinaux en Afrique faiblit - pour l’instant. Elle a cependant laissé des traces. Docteur Jean-Jacques Muyembe, chef de la riposte contre le nouveau coronavirus en RDC, a d’ailleurs sensiblement limité ses sorties médiatiques depuis sa communication sur le sujet.
Ce samedi, Dr Denis Mukwege, à la tête de la commission sur la santé du comité provincial multisectoriel de lutte contre le COVID-19 au Sud-Kivu, a donné son avis sur la question.
« Il n’y a aucune raison de commencer la vaccination chez nous. A ce stade, aucun vaccin n’a été homologué. Même quand un vaccin sera trouvé, s’il demande mon avis, je dirai qu’il faut qu’il commence par vacciner la Chine, l’Europe et l’Amérique là où la maladie a commencé. Pourquoi il devrait commencer en Afrique », déclare Docteur Mukwege, répondant à une question au cours d’une conférence de presse.
Pour lui, c’est également une question d’égalité.
« Je pense le noir, le blanc ou je ne sais pas qui encore nous somme égaux. Nous aussi nous pouvons bénéficier d’un vaccin dont l’expérimentation a commencé ailleurs. Je vais appeler cela l’égalité du genre humain. On ne peut penser que les vaccins ne soient testés d’abord qu’en Afrique », dit le Prix Nobel de la Paix.
A ce stade, la vaccination est considérée comme l’approche la plus efficace pour combattre les maladies infectieuses d’origine virale. Les grands centres de recherche du monde se focalisent sur cette voie étant donné que la pandémie ne faiblit pas.
Actuellement, cinq vaccins font l’objet de premiers test chez les humains aux USA et en Chine. Par ailleurs, 67 autres vaccins sont à l’étape des essais précliniques.
Aussi, plusieurs expérimentations sont en cours sur le plan thérapeutique. Par exemple, un essai clinique français a débuté cette semaine, pour voir si le transfert de plasma de patients guéris du coronavirus peut aider ceux en début de maladie. Environ 200 guéris ont été approchés pour donner leur plasma. Lequel plasma devra être injecté quelques dizaines de patients avec l’objectif de voir si ce plasma thérapeutique leur évite de présenter des formes graves de la maladie.
Justin Mwamba, à Bukavu