Affaire 200 millions USD : l’avocat de la Gécamines appelle les ONG des droits de l’homme à ne pas s’impliquer dans le dossier

Gecamines

Au cours d’un point de presse tenu ce vendredi 3 janvier, l’avocat de la Gécamines, Raphaël Nyabirungu accuse les ONG des droits de l’homme de violer le principe de la présomption d’innocence dans l’affaire judiciaire opposant la Gécamines à la société Ventora Development SASU.

« Une ONG et son président n’ont rien avoir dans une enquête déjà lancée par le parquet général. Ils n’ont jamais été appelés à témoigner. Chose grave, ces ONG violent même le principe de la présomption d’innocence », a déclaré Raphaël Nyabirungu.

Et de préciser :

« Lorsque les juges sont saisis d’une procédure judiciaire, il ne revient pas à chaque citoyen de s’ériger en juge pour trancher un litige. Il faut faire confiance à la justice du pays. Quand on a saisi la justice à quoi  bon continuer à spéculer pour savoir qui a tort et qui a raison. C’est aux juges d’apprécier et d’agir. Le fond de l’affaire appartient aux juges. Ça ne relève qu’aux cours et tribunaux de statuer sur cette affaire. Une ONG des droits de l’homme ne peut pas s’impliquer dans une affaire pendante aux cours et tribunaux. Les ONG des droits de l’homme n’ont pas le droit de se mêler de tout ».

Raphaël Nyabirungu a également émis son point de vue concernant les sanctions américaines qui frappent la société Ventora et qui empêcheraient la Gécamines de payer sa créance estimée en somme globale de 151 881 175,96 d’Euros.

« Les sanctions américaines qui sont une grande question de controverse en droit international mais qui s’imposent toujours au nom de la loi du plus fort. Avec les sanctions américaines on quitte le domaine du droit pour s’installer sur le terrain du rapport des forces. C’est ça la réalité et la vérité », a-t-il dit.

Plusieurs ONG dont l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ)  a dénoncé l’affaire dite de 200 millions d’euros. L’organisation avait noté que Fleurette MUMI est une société du groupe Dan Getler, incorporée et ayant son siège social dans un paradis fiscal (Iles-Vierges Britanniques). Elle avait, de ce fait, souligné aussi que la société n’est ni une banque, ni un établissement de crédit, n’exploite aucune activité productive et surtout est identifiée mondialement comme exploitant des activités illicites.

Ce qui, selon Georges Kapiamba, était suffisant pour convaincre la Gécamines « à ne pas s’engager avec une telle société à la réputation sulfureuse et, de surcroît, à solliciter auprès d’elle une ligne de crédit d’un montant de 200.000.000 euros, sachant que les règles de compliance internationale et les obligations de vigilance n’autorisent pas un tel comportement suspect ».

Ivan Kasongo