La société civile commune de Kadutu, en plein centre-ville de Bukavu, alerte sur la détérioration des conditions de vie des détenus de la prison centrale de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Dans son rapport, après deux descentes [ du 14 et 17 novembre 2019 ] dans cette maison carcérale, la société civile commune de Kadutu fait remarquer que certains prisonniers sont sous perfusion après une semaine sans manger pour retrouver la force.
"Nous avons effectué deux descentes à la prison centrale la semaine passée. Nous avons constaté qu'il y a des prisonniers qui ont totalisé déjà plus d'une semaine sans manger, certains même allongés au sol n'ont plus même de place pour se lever et d'autres qui sont en train de perdre connaissance, d'autres encore sont en train d'être perfusés par des glucoses par manque de nourriture. C'est ce que nous avons déploré à notre niveau parce que nous avons pensé que, le milieu carcéral, c'est un milieu réservé uniquement pour la rééducation des personnes. Malheureusement, le gouvernement est en train de la rendre en mouroir", a dénoncé Hypocrate Marume, président de la société civile commune de Kadutu.
La pharmacie de cette prison compte "moins de 20 sérums" pour plus de 1800 détenus, a ajouté Marume.
"Nous pensons que si une intervention n'est pas faite nous allons enregistrer des cas de mort dans cette prison", a-t-il poursuivi.
En réponse, le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi Ngwabidje, a assuré la société civile via une correspondance dont ACTUALITE.CD dispose d'une copie, que "des mesures idoines sont en train d'être prises pour tant soit peu faciliter la détention digne de nos concitoyens".
Face aux mauvaises conditions, le personnel médical de la prison centrale de Bukavu avait déclenché un mouvement de grève pour exiger du gouvernement la prise en charge des malades. La grève a été levée après une promesse du gouverneur restée lettre morte.
Construite pour 350 détenus, la prison centrale de Bukavu est l'une de plus peuplées de la République. Elle abrite plus de 1800 détenus répartis dans 12 cellules.
Justin Mwamba