Viol collectif : l’affaire ramenée au Tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema lors de la dernière audience pour suspicion légitime

Ph/actualite.cd

L’audience de ce jeudi 17 octobre à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, dans l’affaire de viol d’une mineure par ses camarades de classe, a soulagé les avocats de la victime qui, en date du 11 juillet, avaient introduit une requête pour suspicion légitime, n’ayant plus confiance aux juges en charge de l’affaire.

La Cour a reçu cette requête et la juge fondée. Désormais, l’affaire sera traitée au Tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema. Pour Maître Micha Mwaka, l’une des avocats de la victime, il ne reste plus qu’à signifier la décision de la Cour aux deux parties et attendre que le tribunal pour enfants décide de la date de la prochaine audience. 

« La Cour d’appel s’est prononcée hier sur le renvoi de juridiction pour suspicion légitime. Elle nous a renvoyé au Tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema au lieu de Kinshasa/Gombe que nous avions suspecté, parce qu’on n’était plus convaincu de la partialité du juge qui devrait rendre la décision. A partir de maintenant, c’est au Tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema que l’affaire va se dérouler. Pour ça, on va d’abord saisir l’arrêt de la Cour et le signifier à toutes les parties, comme ça on va fixer au tribunal pour enfants de Kinshasa/Ngaliema qui va donner une date pour la prochaine audience. Cela va également dépendre de celui qui a intérêt dans l’affaire, des moyens mis à la disposition du greffier pour la signification, pour faire quitter l’affaire du Tribunal pour enfants de Kinshasa/Gombe », a précisé à ACTUALITE.CD, Maître Micha Mwaka. 

Pour rappel, l’événement s’est déroulé le 17 mai 2019, jour férié, dans un appartement de la commune de la Gombe. La victime aurait été droguée et les scènes de l'acte ont été filmées. Le Tribunal pour enfants, siégeant à la Maison communale de Kinshasa, a rendu son verdict le 17 juin, condamnant deux des mineurs violeurs. L’un a été condamné pénalement et civilement, ses parents devraient payer une somme de 10.000 dollars américains comme dommages et intérêts. L’autre, considéré comme cerveau-moteur de l'affaire, ne fera pas la prison mais ses parents doivent également payer 10.000 dollars. Les cinq autres ne sont pas concernés notamment ceux qui ont doigté la fille et ceux qui ont introduit leurs verges dans sa bouche, avaient déploré les avocats de la victime avant d’aller en appel.

Prévu initialement pour le 24 juin, le procès en appel a été reporté pour le jeudi 27 du même mois, à 9 heures, à la prison centrale de Makala, suite à l’absence des 4 enfants impliqués dans le dossier. Mais le jour de l’audience, un incident est survenu, le procès a été de nouveau reporté au 04 juillet. Le jeudi 11 juillet, en apprenant que le plus âgé des enfants mis en placement à Makala a été remis à ses parents, les avocats de la victime ont introduit une requête pour cause de suspicion légitime.

Thérèse Ntumba