Femme mariée et membre de la Lucha, Néema Serutoke fait partie des militants qui ont été arrêtés, vendredi dernier, par la police nationale congolaise du district de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Ils étaient une vingtaine et manifestaient contre les tracasseries routières des militaires sur divers axes routiers, dans le territoire de Rutshuru. Neuf d’entre eux ont été mis aux arrêts dans le cachot de la police, y compris Neema Serutoke. «Je n’avais qu’un bout de papier contenant nos revendications aux autorités locales, mais subitement, nous avons vu la police débarquée brutalement…c’est ainsi que des policiers nous ont arrêté sur ordre de l’administrateur de territoire adjoint qui était présent», relate l’activiste en poursuivant : «une fois au cachot, l’administrateur m’a traité de pute. Il a dit que je devrais juste m’occuper de ma famille au lieu de revendiquer…ensuite des policiers se sont mis à me tabasser copieusement.»
« Ils ont déchiré mes habits, arraché mon soutien gorge et m’ont harcelé »
La mère de famille, visiblement abattue, dénonce ce qu’elle qualifie de mauvaise intention de la part des policiers : “Ils me tiraient par mon sous-vêtement et voulaient me séparer des autres militants après avoir déchiré mes habits et arraché mon soutien gorge… heureusement les camarades militants m’ont aidé à résister», conclut-elle.
Finalement, Neema Serutoke a été conduite dans une structure sanitaire après avoir perdu connaissance.
Joseph Tsongo