La nouvelle audience du procès en appel pour le viol de la mineure de 13 ans par sept élèves mineures du complexe scolaire Révérend Kim (Kinshasa) a été renvoyée au 4 juillet 2019. Sur les 7 mineurs impliqués dans le dossier, 6 se sont présentés à la prison centrale de Makala où devrait se dérouler l’audience de ce jeudi 27 en compagnie de leurs membres de familles. De 09 heures à 14 heures, les raisons du report sont multiples.
Pour la défense, une personne dans la salle filmait les enfants. Jean-Marie Lofele est un avocat de la défense. Pour lui, c’est un incident survenu dans la salle qui aurait poussé au report.
“Il y a eu un incident dans la salle. Un journaliste s’est déguisé pour filmer discrètement le procès. L’une des parties l’a fait savoir au tribunal. Elle a été conduite auprès du procureur pour qu’elle soit entendue sur PV. Nous avons été tous séquestrés dans la salle pour que le téléphone soit retrouvé. Nous avons pu négocier pour sortir”, explique l’avocat qui ajoute “Nous avons décidé que le procès soit en public et qu’il soit délocalisé, ça doit être à l'extérieur. Il s’agit des enfants. C’est un viol entre mineurs, le procès doit respecter la présomption d'innocence. S’il y avait un adulte, ce serait autre chose”.
Constant Ngandu également de la défense, parle plutôt d’un débat sur un probable arrêt des enfants présents.
“Le juge a commencé par vérifier leur saisine et pour vérifier si tous les enfants notifiés se sont présentés. Alors certains enfants faisaient défaut. Il s’est engagé un débat, parce que le conseil de ceux qui faisaient défaut ont souhaité obtenir une remise pour que la situation soit régularisée tandis que de l’autre côté, on a estimé qu’il s’agissait des manœuvres dilatoires et que pour réparer, il fallait éventuellement arrêter les enfants qui étaient présents. Pendant ce temps, un des conseils s’est rendu compte qu’il y avait dans la salle une personne qui filmait les enfants. Dans cette circonstance, les avocats ont sollicité du juge une remise”, dit Constant Ngandu.
Pour la partie civile, tout se passe autour de la saisine.
“Nous sommes en train de contourner par rapport à la saisine. Aujourd’hui, on attendait à ce que tous les ECEL (Enfants en conflit avec la loi) ainsi que leurs responsables puissent comparaître pour permettre le bon déroulement de l’audience alors que ses tuteurs avaient réceptionné l’exploit. Finalement, un avocat de la défense a sollicité une nouvelle remise. Nous avons renvoyé à la huitaine pour que celui qui était absent vienne ce jour-là. A ce niveau, s’il ne se présente pas, le ministère public va être obligé d’appliquer l’article 131 de la loi. L’enfant va être pris manu militari pour que l’instruction soit faite. C’est-à-dire qu’il va être arrêté par le ministère public”, a expliqué Dominique Wembo, avocat de la partie civile.
Jos Malengo qui défend aussi la partie civile déclare : “Nous avons eu d’autres audiences, il n’y avait pas ce problème. Juste au moment où nous formulons la demande pour que ces enfants soient mis en placement, cet incident est créé (...) Nous allons encore revenir le jeudi prochain, et ceux qui étaient venus aujourd’hui vont s’absenter. Nous avons déjà émietté le quart de 30 jours répartis par la loi”.
Prévue initialement pour le 24 juin, le procès a été reporté pour ce jeudi 27 à la prison centrale de Makala à 9 heures pour l’absence de 4 enfants impliqués dans le dossier. Pour rappel, l’événement a eu lieu déroulé le 17 mai, jour férié, dans un appartement de la commune de la Gombe. La victime aurait été droguée et les scènes de l'acte ont été filmées. La fille et ses camarades sont tous élèves du complexe scolaire Révérend Kim, dans la commune de Lingwala.
Le tribunal pour enfants siégeant à la Maison communale de Kinshasa a rendu son verdict le 17 juin condamnant deux des mineurs violeurs. L’un a été condamné pénalement et civilement responsables, ses parents vont payer une somme de 10.000 dollars américains comme dommages et intérêts. L’autre considéré comme cerveau moteur ne fera pas la prison mais ses parents doivent également payer 10.000 dollars. Les cinq autres ne sont pas concernés notamment ceux qui ont doigté la fille et ceux qui ont introduit leurs verges dans sa bouche ne sont pas condamnés, avaient déploré les avocats de la victime.
Prisca Lokale