Charlène Mbongo, 25 ans, étudiante à l’Institut supérieure de Commerce (ISC/Gombe) a été brûlée à la jambe et au bras gauche ce jeudi alors qu’elle manifestait pour le compte des femmes de Lamuka.
De la Gare centrale à la cour constitutionnelle, la militante du mouvement pour la libération du Congo (MLC) s’est montrée très active avant d'être vite conduite aux urgences de l'hôpital du Camp KOKOLO dans la commune de Bandalungwa. Retour sur cet incident.
Il était à peine 11H00, lorsque des femmes leaders de la coalition Lamuka sont arrivées à la cour constitutionnelle entonnant des chants tout en dansant pour protester contre l’invalidation de leurs députés.
Empêchées à accéder aux bâtiments par une trentaine des policiers, les femmes de tout âge confondu se sont dispersées. Les unes criant sur les agents de la police, les autres déambulant en chantant, d’autres encore allongées sur la pelouse.
Elles n’étaient pas prêtes à partir avant de rencontrer le président de la cour pour déposer leur requête.
“Nous ne faisons pas une marche pour nous attaquer aux agents de l’ordre. Nous protestons contre les droits bafoués de nos députés sans causer d’incident majeurs”a confié Chantal Moboni, chargée de communication des femmes.
Une heure plus tard, des groupes de jeunes en provenance du Boulevard du 30 juin et du 24 novembre, visiblement militants du MLC, ECIDE, Envol et autres partis membres de la plateforme Lamuka se sont joints aux femmes.
La situation s’est ensuite dégradée peu de temps après le départ du général Kasongo (chef de la police de Kinshasa) qui a tenté de calmer la situation. A en croire les femmes, la venue des jeunes n’était pas programmée.
A peine arrivés, ils se sont mis à brûlés des pneus tout exhibant leurs bâches où l’on pouvait lire “Le peuple a voté pour LAMUKA, la corruption a nommé FCC-CACH, La justice élève une nation” et bien d’autres inscriptions.
S’en est suivi un affrontement entre jeune et policiers. Des projectiles ont été lancés en direction des agents de l’ordre. Charlène Mbongo s’est retrouvée dans le groupe des jeunes.
“Un policier a arraché une bouteille de carburant entre les mains d’un jeune, il l’a projeté sur moi. C’est ainsi que le feu a embrasé à mon pantalon... Les jeunes ont essayé de l’éteindre mais, je brûlais déjà...J’ai enlevé mon pantalon et sur mon corps, il y avait déjà des brûlures sur ma jambe et mon pied gauches” explique Charlène, gémissant de douleurs aux urgences de l'hôpital militaire du camp KOKOLO.
Quelques femmes qui ont assisté à l'événement, ont averti les responsables du MLC. Des cadres du parti se sont rendus à l’hôpital pour assister la jeune femme “ comme nous sommes un parti politique, nous avons un principe de solidarité… Je regrette qu’une militante qui n’a provoqué personne se retrouve dans cet état alors que nous sommes dans un Etat de droit et les militants ont usés des droits légaux. On ne pouvait pas en arriver là”, a dit le Sénateur Valentin Gerengo présent à l'hôpital.
Le calme est revenu quelques minutes après. Une délégation de femmes, y compris Chantal Moboni a été reçue au cabinet du président de la Cour.
Prisca Lokale