RDC : Polémique autour des ordonnances de Tshisekedi nommant Kyungu et Yuma à la tête de la SNCC et de la Gécamines

Le président Félix Tshisekedi signant dans le livre d'or au palais présidentiel de la Namibie à Windhoek/Ph Stanis Bujakera Tshiamala ACTUALITE.CD

Dans la vague des réactions qui dénoncent les ordonnances nommant Gabriel Kyungu directeur général de la Société Nationale de Chemin de Fer du Congo (SNCC) et la reconduction d’Albert Yuma au conseil d’administration de la Générale des carrières et des mines (Gécamines), s’ajoute le cri d’alarme de la Dynamique Chrétienne pour la défense des droits humains (DCDHA).

D’après Carlos Mupili, juriste et coordonnateur provincial de la DCDHA, le fait pour le président Félix Tshisekedi de cosigner les ordonnances nominatives avec son directeur de cabinet viole l’article 81 de la constitution. Cette disposition qui conditionne la nomination ou révocation de hauts fonctionnaires, entre autres, par la délibération du Conseil des ministres suivie des ordonnances contresignées par le Premier ministre.

« D’abord, la proposition n’a pas été débattue dans un Conseil des ministres. Ensuite, le Premier ministre nommé n’est pas encore installé par l’Assemblée nationale parce que son gouvernement n’est pas encore mis en place, moins encore son programme d’action. En fait, les ordonnances doivent êtres contresignés par le président de la République avec un Premier ministre bien installé et non par un directeur de cabinet. Donc, c’est une violation grave de la constitution », explique-t-il au Journal du Citoyen.

Parmi d’autres voix qui se sont élevées contre lesdites ordonnances, figure celle du député Henri Thomas Lokondo. Mais, le constitutionnaliste André Mbata évoque une exception.

« Nous sommes tous d’accord que, dans un temps normal, les ordonnances présidentielles, dans plusieurs matières, doivent être contresignées par le Premier ministre. Evidemment, il y a des exceptions. Mais, ici, je trouve qu’on est dans une situation exceptionnelle », a-t-il affirmé à Radio Okapi avant d’ajouter : « Il n’y a pas d’inanition de l’Etat parce qu’il n’y a pas un gouvernement».

A travers ces nouvelles nominations, le président de la République Félix Tshisekedi confie la gestion de la Société Nationale de Chemin de Fer du Congo (SNCC) au président de l’Unafec, Kyungu wa Kumwanza, et de la Gécamines à Albert Yuma.

Fernand Mateka