La barre des 2.000 cas de fièvre hémorragique à Virus Ebola a été franchie, le dimanche 2 juin, dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, dix mois après la début de l'actuelle épidémie, a indiqué lundi le ministère de la Santé, faisant état des évolutions "positives" ces dernières semaines bien que la vigilance reste de mise.
"Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.008, dont 1.914 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.346 décès (1.252 confirmés et 94 probables) et 539 personnes guéries", souligne le ministère dans son bulletin.
L'autorité sanitaire note une "légère amélioration" de la situation sécuritaire dans cette région en proie aux attaques des groupes armés.
La dernière attaque armée contre les équipes et les opérations de la riposte contre Ebola, qui avait coûté la vie au Dr Richard Valery Mouzoko Kiboung, remonte à plus d’un mois dans la ville de Butembo (Nord-Kivu).
"Bien que les menaces contre la riposte restent élevées, la réduction du nombre d’attaques ciblées a permis aux équipes de rattraper une partie de leur retard pour contenir la propagation de l’épidémie", explique le ministère dans le même communiqué.
Situation sécuritaire instable et imprévisible
Toutefois, la situation sécuritaire reste instable et imprévisible, note la même source. En ce qui concerne les incidents liés à la réticence ou à la résistance communautaire, la majorité de ces incidents sont résolus grâce à l’implication des leaders communautaires, des sensibilisateurs et des experts psychosociaux.
Une autre avancée dans la riposte, c'est le "confinement géographique de l’épidémie"
Malgré les difficultés des équipes de riposte à faire leur travail à cause de la situation sécuritaire, l’épidémie continue à être contenue géographiquement, protégeant ainsi le reste du pays et les pays voisins.
"A ce jour, aucun cas d’Ebola n’a traversé les frontières de la République Démocratique du Congo et l’épidémie ne s’est pas propagée dans les grands centres urbains les plus à risques, à savoir Goma, Bunia et Kisangani", lit-on dans le même bulletin. Toutefois, le risque reste élevé compte tenu des mouvements importants de la population.
21 jours sans nouveau cas confirmé dans la majorité des zones de santé
Depuis le début de l’épidémie, 188 aires de santé réparties dans 22 zones de santé, à travers les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ont enregistré au moins un cas d’Ebola. Mais, à la date du 2 juin 2019, "neuf zones de santé, dont 106 aires de santé (soit 56% du total), ont passé plus de 21 jours sans notifier de nouveaux cas confirmés", affirme le ministère.
Les neuf zones de santé concernées sont Kyondo, Oicha, Kayna, Mutwanga, Komanda, Bunia, Rwampara, Nyankunde et Tchomia, dans les deux provinces.
Avec 1 346 décès causés en 10 mois, l’actuelle épidémie de fièvre hémorragique Ebola est la 10ème et la plus grave enregistrée sur le sol congolais, depuis 1976. Elle est la deuxième la plus grave après celle qui a frappé l'Afrique de l’Ouest en 2014 (plus de 11 000 morts en Guinée, Sierra Leone et au Liberia principalement).
Christine Tshibuyi