La plateforme politique de l'ancien président de la République, Joseph Kabila, a dit "regretter" les propos tenus à Washington par le président Félix Tshisekedi, lors d'un atelier de réflexion sur la politique étrangère des Etats-Unis.
"Le FCC (Front Commun pour le Congo, ndlr) regrette cependant la teneur de certains propos militants tenus par le chef de l'Etat, à l'occasion de cette visite, sollicitant l'appui d'une puissance étrangère", écrivent les regroupements politiques de cette coalition, dans un communiqué rendu public ce lundi 8 avril.
"Et je le dis sans peur. Je suis là pour déboulonner le système dictatorial qui était en place", a déclaré, jeudi 4 avril dernier, Félix Tshisekedi au Council on Foreign Relations.
Il avait accusé le régime de son prédécesseur d’avoir "retardé le pays avec la corruption, la gabegie et l’impunité" devenues "endémiques au pays".
Pour le camp Kabila, ces affirmations sont "surprenantes" et remettent "gravement en cause l'héritage démocratique encrée" en RDC depuis 2006.
C'est grâce à Joseph Kabila que ...
Dans le même communiqué, les 18 chefs des regroupements politiques du FCC rappellent que "l’institution de la chaîne de la dépense, la politique de resserrement budgétaire, la lutte contre le coulage des recettes publiques et le renforcement des réserves de change initié par son autorité morale, ont eu pour résultats, l’amélioration du cadre général de l’économie de 2001 à 2018".
Et que c'est grâce à Joseph Kabila que le taux d’inflation est passé de 3 à 1 chiffre, entre 2001 et 2018, et que le stock de la dette de 12 milliards est passé à près de 6 milliards pendant que les réserves internationales de change passaient de 26 millions USD à près d’un milliard USD.
Le FCC note que c'est essentiellement grâce aux réserves de change que Tshisekedi a trouvé "lors de la remise et reprise que son programme d'urgence de 100 jours est en train d'être mis en œuvre".
Une "attitude constructive et non conflictogène"
Les alliés de Joseph Kabila - retranché de la présidence depuis deux mois - dénoncent, par ailleurs, des "attaques gratuites et des accusations infondées" dont ils feraient l'objet de la part des "personnalités qui sont pourtant, aujourd'hui, ses partenaires".
Ils reprochent aussi à Tshisekedi l'approche "tendancieuse visant à instrumentaliser les valeurs républicaines telles que la lutte contre la corruption".
Il tente, selon eux, de "s'approprier le monopole de leur promotion et de leur préservation alors qu’elles sont partagées par le FCC, depuis la révolution du 17 mai 1997".
Unis par le sort, le FCC et Cap pour le Changement (CACH) de Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe composeront la prochaine équipe gouvernementale. Le FCC appelle "solennellement et publiquement" son partenaire à une "attitude constructive et non conflictogène" pour "hisser" la RDC à la "hauteur des attentes réelles de notre peuple".
Christine Tshibuyi