Plusieurs pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU dont les Etats-Unis, la France et les Pays-Bas ont affirmé, lundi, la disponibilité des Nations Unies à fournir une aide logistique pour l'organisation des élections prévues le 23 décembre 2018 en RDC, malgré le refus du gouvernement.
Au cours d'une réunion de suivi du processus électoral ce lundi 27 août à New-York, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikky Haley, hostile depuis plus d'un an au recours à la machine à voter, s'est interrogée si les dispositions ont été prises notamment pour des bulletins de vote papier au cas où les machines à voter ne fonctionneraient pas dans les bureaux de vote.
"Est-ce qu'il y aura suffisamment de machines à voter ? Ou est-ce que les autorités vont prolonger le vote sur des jours ou semaines supplémentaires ? Est-ce qu'il est possible de recharger les machines de vote dont les batteries tiennent 12 heures ? Est-ce que les machines ont été dûment testées ?", Est-ce que les bulletins de vote papier ont été prévus au cas où ces machines ne fonctionneraient pas ?", autant de questions que Haley s'est posée lors de la réunion.
"Les autorités congolaises devraient permettre à la Monusco d'apporter un appui logistique", a insisté Haley.
Ambassadeur de la RDC auprès de l'ONU, Ignace Gata Mavita, a, pour sa part, demandé aux diplomates occidentaux de laisser la CENI (Commission Électorale Nationale indépendante) faire son travail jusqu'à la fin du processus électoral.
"Les résultats obtenus jusqu'ici par la CENI doivent nous inciter à faire confiance à cette institution et à la laisser poursuivre sa mission jusqu'au bout en évitant d'interférer dans son travail par des considérations qui relèvent beaucoup plus de la spéculation que de la réalité", a réagi l'ambassadeur congolais.
La RDC "reste ouverte aux apports d'autres partenaires, pourvu que ceux-ci soient sans conditionnalités et se fassent dans le respect de sa souveraineté", a-t-il précisé, en rejetant les "nombreuses ingérences et interférences de l'extérieur" qui se poursuivent, selon lui, aujourd'hui. "Le respect du calendrier électoral est indispensable", a estimé l'ambassadrice française adjointe à l'ONU, Anne Gueguen, en affirmant la disponibilité de la Monusco "à fournir un appui logistique à la tenue d'élections libres, crédibles, transparentes et inclusives".
La diplomate a appelé à l'instauration d'un "climat de confiance et pacifique" pour les scrutins présidentiel, législatifs national et provincial, programmés le 23 décembre. Intervenant en direct par vidéo, la patronne de la Monusco, Leila Zerrougui, a insisté sur la "crédibilité" du processus électoral qui demeure une "préoccupation majeure" pour sa mission.
Les autorités congolaises ont, à plusieurs reprises, annoncé que le gouvernement financera seule et entièrement la présidentielle ainsi que les législatives nationales et provinciales, prévues le 23 décembre 2018.