Exécution du Budget 2016 : Plus de 2,4 millions de $ mobilisés pour construire une école de 6 classes

La construction de l’école primaire EP 8 dans la commune de Selembao avec 6 salles de classe seulement a mobilisé de 2, 4 millions de $.  C’est le contenu de la synthèse du rapport de la mission de contrôle citoyen de l’exécution de la loi de Finances 2016 rendue publique par l’observatoire de la dépense publique ODEP au cours d’une conférence de presse organisée le vendredi 10 novembre 2017 à Kinshasa.

Selon ce rapport,  cette école a été construite avec 2 271 417 600 FC sur une prévision de 71 058 569 FC soit un taux d’exécution de plus de 3196,54 %.

Selon le président du conseil d’administration  de l’ODEP  Florimond Muteba Tshitenge, l’exécution des dépenses effectuées pour le budget 2016 pour le compte de l’EPSP a été faite au mépris de l’exigence de transparence. Ce qui fait que, selon lui, on peut noter l’existence d’un double financement pour l’organisation du Tenafep et Examen d’état, l’un venant du gouvernement l’autre provenant des parents, alors que l’enseignement primaire est censé être gratuit.

Et de manière générale, il se dégage que les dépenses en 2016 se sont élevées à plus de 4 954 milliards de FC contre 4 532 milliards de FC soit un solde déficitaire de plus de 344 milliards de FC. Le  gouvernement a donc dépensé plus qu’il n’a mobilisé.

S’agissant des dépenses par administration, la société civile révèle que certaines institutions de l’Etat comme la présidence, la primature, vice primature en charge de l’Intérieur et Sécurité ainsi que le Sénat ont consommé leur crédit en dépassement de plus de 100%, alors que celles à caractère sociale enregistrent des sous-consommations et des non-consommations des crédits budgétaires. C’est le cas de l’enseignement technique dont le taux d’exécution est de 3,08 %, Infrastructure et travaux publics 46, 04 %, Agriculture 20, 31% ou encore développement durable 31,32%.

Dans ce rapport, l’ODEP  note que toutes les régies financières ont accusé une contre-performance dans leurs missions de recouvrement de recettes budgétaires.

Les exonérations censées principalement booster la croissance économique, notamment  par la création d’emplois, n’ont pas été perceptibles sur terrain, affirme ce document.

La société civile à travers ce rapport recommande au gouvernement  de faire respecter l’affiliation du monopole  de la production des imprimées des valeurs  et administratifs accordée à l’Hôtel des Monnaies. Au parlement de renforcer le contrôle de l’exécution de la loi des finances en interpellant les membres du gouvernement, des institutions et des services publics.

<b>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</b>