Rupture du contrat sur l'affichage publicitaire de Vodacom au stade des Martyrs : l'ANAPI redoute la détérioration du climat des affaires en RDC

L’affaire des panneaux publicitaires de la société Vodacom qui entouraient la coupole du stade des Martyrs, à Kinshasa, suscitent plusieurs réactions dans les milieux économiques.

Pour l’un des experts proches de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), la décision  du ministre des Sports et Loisirs de rompre de manière unilatérale le contrat sans avoir discuté au préalable avec l’entreprise Dispromalt est de nature à ternir l’image du pays en ce qui concerne l’amélioration du climat des affaires en RDC. Selon cet expert, deux semaines après la conférence sur le climat des affaires organisée par le Premier ministre Bruno Tshibala, il est important que les différents ministres et autres décideurs évitent de prendre des décisions de nature à ternir l’image du pays et à décourager d'éventuels investisseurs. Une situation qui risque, selon lui, de donner de la matière aux experts dans le classement doing business des Nations Unies.

Effet, le ministre des Sports et Loisirs, Papy Niango Iziamay Munshemvula, avait affirmé au cours d’une conférence de presse organisée le lundi 25 septembre dernier, avoir donné l’ordre de descendre les panneaux publicitaires de Vodacom entourant la coupole du stade des Martyrs depuis le jeudi 21 septembre 2017. Le patron des Sports congolais a qualifié de « léonin » le contrat signé entre le stade des Martyrs et l’agence Dispromalt, un des afficheurs de ce site sportif.

D’après le ministre, même le loyer convenu n’est jamais payé totalement. Dispromalt verse souvent, selon lui, 14.000 $US. Faisant le redressement des comptes partant de 2011, il estime que Dispromalt doit au moins 840.000 $US au stade des Martyrs, montant représentant un forfait sur le différentiel des 30.000 $US. Pour Papy Niango, il ne peut nullement promouvoir des contrats léonins qu’il a lui-même beaucoup critiqués dans son combat politique.

Mais, selon  une source proche de l’entreprise commerciale, le contrat avec le stade des Martyrs a été rompu sans tenir compte des autres dispositions se trouvant à l’intérieur de cette clause qui définissent la manière de mettre fin aux contrats au cas où l’une des partie ne respectait pas l’engagement pris. En effet, la résiliation du contrat recommande, premièrement, une entente entre les deux parties, ensuite, un préavis d’une année en cas de mésentente et, troisièmement, le remboursement de l’investissement si le contrat est résilié avant son expiration.

D’après cette source, Dispromalt a investi plus ou moins 1,5 million dollars au stade des Martyrs pour le cadrage métallique de 24 panneaux, les 96 projecteurs et plus de 5.000 m de câblage. Elle estime également que le stade des Martyrs a une gestion autonome. Raison pour laquelle le contrat a été signé par les gestionnaires et non par un ministre.

Il est à noter que le contrat entre Dispromalt et  le stade de Martyrs a été signé en 1993, et le dernier renouvellement est intervenu en 2011 pour une durée de dix ans, soit jusqu’en 2021.

<strong>Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco</strong>