Le gouvernement congolais avec le concours de la Monusco et de la Conférence Internationale sur la Région de Grands-Lacs (CIRGL) a officiellement amorcé ce vendredi 14 avril 2017 le processus de rapatriement des rebelles sud-soudanais cantonnés depuis plus de six mois dans une base militaire de la Monusco à Munigi (territoire de Nyiragongo), environ six kilomètres au Nord de Goma (Nord-Kivu).
Pour la première vague, huit combattants sont rentrés à au Soudan du Sud via Bunia (Ituri) à bord d’un avion de la compagnie Busy Bee.
«Ce sont nos frères de l’Afrique. Ils ont été chez nous à la suite d’une guerre chez eux, ils sont entrés sur notre territoire, nous avons accepté de les héberger pendant six mois. Le gouvernement de la République a mené une diplomatie avec le gouvernement du Sud-Soudan pour comprendre que les crises arrivent toujours dans des pays et que les gens peuvent se réconcilier un moment. Et la Monusco a accepté de les protéger sur notre territoire et aujourd'hui nous les remettons à leur ambassadeur», a dit à la presse Corneille Masuasua Bakatushi, vice-ministre de la défense nationale, anciens combattants et réinsertion.
Daniel Rwiz, chef du bureau de la Monusco Goma, est revenu pour sa part sur la pression mise par la population de Nyiragongo qui a manifesté plusieurs fois sa colère suite à la présence des rebelles étrangers sur le sol congolais.
«La clé pour détendre la situation a été la transparence. On a travaillé en toute transparence avec la société civile et la population de Nyiragongo, la société civile a pu s’entretenir avec les sud-soudanais et ça a calmé également cette suspicion»
Au moins 530 rebelles sud soudanais restent encore à Munigi selon M. Rwiz.
Le vice-ministre de la défense parle d’un processus qui doit se poursuivre tout en tenant compte de la volonté des uns et des autres à retourner chez eux.
«En matière de conflit, on ne peut pas extrader quelqu’un de force dans son pays pour l’exposer à des tueries, assassinats. C’est quelqu'un qui exprime sa volonté à pouvoir rentrer qui part, on ne pas les forcer. Ceux qui partent sont ceux qui ont exprimé leur volonté de partir. Le travail a commencé. D’abord il y a eu deux ou trois qui sont partis, aujourd'hui c’est huit et pourquoi pas demain cent ou deux cent qui vont partir. C’est un processus, nous allons procéder étape par étape, nous allons mener une socialisation politique, nous allons mener une éducation de base à pouvoir comprendre que ce qui est arrivé est arrivé, qu’en ce moment la crise n'existe pas, ils finiront par partir», a ajouté le représentant du gouvernement congolais.
Selon David Gressly, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC présent à la cérémonie, une centaine de rebelles sud soudanais sont également cantonnés à Dungu (Haut Uele) au Nord-Est de la RDC.
<strong>Patrick Maki</strong>