Sommet UE-UA : vers un partenariat de choix entre l’Europe et les pays africains, dont la RDC

Sommet UE-UA à Luanda
Sommet UE-UA à Luanda

Le 7ᵉ sommet de l’Union européenne et africaine s’est ouvert ce lundi 24 novembre 2025, cette fois-ci à Luanda, en Angola, après celui de février 2022 à Bruxelles. Un choix stratégique pour l’Union européenne de ramener le sommet sur le continent en vue de réchauffer une coopération qui a longtemps existé entre les deux continents. Il se tient sous le thème : « promouvoir la paix et la prospérité par un multilatéralisme efficace ».

À travers ce thème, l’Union européenne entend adopter une approche de partenariat basée sur le « choix » avec le continent africain, qui demeure au centre des intérêts mondiaux, mais également confronté à plusieurs défis liés notamment à la sécurité, à l’exploitation des ressources et au renforcement de son économie. Pour Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ces défis ne peuvent être relevés que par un partenariat de choix entre les deux continents. 

« Je crois que nombre de réponses résident dans notre partenariat. Dans une économie mondiale plus conflictuelle, l’Afrique et l’Europe ont besoin l’une de l’autre plus que jamais. Et c’est ce qui nous réunit ici à Luanda. Aujourd’hui, nous pouvons revenir sur les progrès réalisés depuis notre dernier Sommet. Mais surtout, nous allons nous tourner vers de nouvelles opportunités de travailler ensemble en vieux amis. Mais aussi en partenaires commerciaux, en partenaires d’investissement, en partenaires économiques. Nous voulons que l’Afrique et l’Europe soient des partenaires de choix », a-t-elle souhaité lors de son discours d’ouverture.

La République démocratique du Congo demeure à ce jour un partenaire stratégique de l’Union européenne, bénéficiant de plusieurs initiatives et accompagnements, notamment à travers son programme Global Gateway. En octobre dernier, le président Félix Tshisekedi exprimait, lors de sa participation à la deuxième édition du Global Gateway Forum, le souhait de voir la RDC être « la première destination stratégique de premier plan des investissements européens » à travers ce projet.

Un partenariat de choix que prône désormais l’UE à travers, notamment, son programme « Global Gateway » permet également d’élargir son agenda, qui prévoyait préalablement des infrastructures. Avec un investissement de 150 milliards d’euros d’ici 2027, dont 120 milliards d’euros déjà mobilisés, l’initiative entend désormais élargir son assiette dans d’autres secteurs. Pour Ursula von der Leyen, cet aspect distingue le partenariat européen de celui d’autres acteurs. 

« Lors de notre Sommet il y a trois ans, j’ai présenté notre nouvel agenda Global Gateway. Et en trois ans, vous avez toutes et tous vu ce que représente Global Gateway. Ce n’est pas seulement un programme de développement d’infrastructures. Il investit dans l’emploi local et dans les chaînes de valeur locales, et c’est ce qui le rend unique dans le paysage mondial de l’investissement. D’autres investisseurs suivent parfois une stratégie différente. Ils construisent des usines, en Afrique ou en Europe, mais les emploient avec une main-d’œuvre étrangère. Ils forent, ils exploitent et emportent les bénéfices. Ils laissent souvent derrière eux un héritage de dette insoutenable. Ce n’est pas le modèle européen », a-t-elle déclaré. 

Pour le cas de la RDC, 180 millions d’euros sont déjà annoncés dans le cadre de ce projet lors du dernier forum à Bruxelles en présence du président de la République. Ce financement vise à renforcer le secteur de l’énergie, des transports, de la biodiversité et l’exploitation minière. 

Sur le plan sécuritaire, l’Union européenne a annoncé ce lundi une nouvelle mesure d’assistance de 10 millions d’euros au profit des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix. Cette enveloppe vise à fournir aux FARDC des équipements militaires.

Par ailleurs, l’Afrique, la RDC en particulier, demeure touchée par un besoin énorme en énergie pour notamment accroître son économie et son bien-être social : 600 millions de personnes sont sans électricité et quatre familles sur cinq sans solution de cuisson propre en Afrique, selon les dernières statistiques. L’Union européenne entend ainsi relever ce défi ensemble, mais aussi celui de la transition énergétique. 

« Sur les 2 000 milliards de dollars investis dans les énergies propres dans le monde en 2024, seulement 2 % sont allés à l’Afrique, le continent qui possède 60 % du meilleur potentiel solaire mondial. Cela ne peut pas continuer. Chaque personne devrait avoir accès à une énergie propre, chaque continent devrait profiter d’une énergie bon marché », souligne la présidente de la commission de l’Union européenne.

Lors du sommet des chefs d’État africains sur l’énergie à Dar es Salaam en début d’année, le gouvernement congolais prévoyait mobiliser 37 milliards de dollars, avec l’objectif de porter le taux d’accès à l’électricité de 21,5 % à 62 % d’ici 2032. Félix Tshisekedi en avait fait l’annonce lors du 29ᵉ Conseil des ministres.

Jean-Baptiste Leni, à Luanda