Une scène désolante et d'exaspération : quatre cadavres des victimes des miliciens de la récente attaque des miliciens Mobondo ont été ramenés du village Nkana, dans le territoire de Kwamouth, jusqu'au cabinet du VPM de l’Intérieur et Sécurité à Kinshasa. Les membres de la communauté Teke, en colère, affirment avoir tenu à exprimer leur mécontentement face à ce qu'ils qualifient d’inaction du gouvernement central.
Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre un minibus Mercedes-Benz blanc, contenant les corps sans vie couverts de blanc et déposés sur le tapis de sol. Véritable mélange d'émotions, entre des voix presque pleurantes et des bruits de mécontentement, les membres de la communauté Teke ont exigé la fin des tueries.
"Ces cadavres viennent du village Nkana. Ce sont les miliciens Mobondo qui ont tué des gens à Nkana. C'est pourquoi nous sommes venus au ministère de l’Intérieur. Voici les personnes qui ont été tuées, le gouvernement n'y fait pas attention. Les Teke vivent comme s’ils n’étaient pas en RDC. Nous sommes venus abandonner ces cadavres ici pour qu'une solution soit trouvée pour le plateau de Bateke", peut-on entendre dans la vidéo de quarante secondes.
Au ministère de l’Intérieur, un agent a été à leur rencontre. Le chef de la délégation, Fiston Lingwe, explique que les cadavres ont été acheminés à l’Hôpital général de Kinshasa (Mama Yemo), et l'inhumation pourrait intervenir d'ici trois jours, d'après les échanges avec les autorités de la ville de Kinshasa.
Pour le député provincial élu de Kwamouth, Moïse Makani, l'État doit non seulement mener des opérations de ratissage pour défaire la milice, mais aussi poursuivre tous les auteurs intellectuels du phénomène Mobondo.
"L'État a la force, il a les armes, il a des munitions, et des hommes forts, et il a la loi. L'État doit prendre ses responsabilités. Ce n'est pas d'abandonner les Teke à leur triste sort, mais de prendre des dispositions idoines. Il doit se mobiliser pour éradiquer le phénomène Mobondo. Il faut faire le ratissage", a déclaré Moïse Makani, député provincial, élu de Kwamouth.
À Nkana, l'attaque a été perpétrée à 4 h du matin, dimanche. Selon les premières informations, l'incursion a été menée par les miliciens en représailles à la disparition d'un membre de leur mouvement. Le bilan définitif livré par l'armée fait état de 19 morts, dont 13 civils, 5 miliciens et un soldat.
Jonathan Mesa