Malgré son annonce à la maison blanche « dans les jours qui suivent » en vue de la signature de l’accord de Washington avec son homologue rwandais Paul Kagame, Félix Tshisekedi ne se rendra dans la capitale américaine que si les troupes rwandaises venaient à se retirer du territoire de la RDC.
Ce sont là les affirmations du porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, qui répondait, mercredi, aux questions de RFI, présentant le retrait des éléments du RDF comme un point essentiel pour l’avancement de la négociation.
« Nous savons que le retrait des troupes rwandaises est la condition principale pour que nous puissions avancer. Parce que le président de la République ne peut pas se rendre à Washington sans que nous ne puissions être en mesure, avec les Américains avec lesquels nous travaillons, de constater qu'il y a eu retrait de ce qu'on a appelé, en langage diplomatique, des « mesures des défense », mais en réalité des troupes rwandaises et de tout ce qui les accompagne », a-t-il dit.
Néanmoins, ce membre du gouvernement considère la signature, la semaine dernière, du cadre d’intégration économique régionale entre Kinshasa et Kigali comme « un pas important » vers la signature de l’accord de Washington entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, dont la date reste toujours à déterminer par le président Américain, Donald Trump.
« Je crois que nous l'avons fait savoir, notamment à la médiation américaine. Vous avez vu qu'il y a eu une évolution. Je vous ai dit tout à l'heure, lorsque nous parlions de la signature du cadre d'intégration économique régionale, que cette préoccupation a été bien notée. Nous avons réagi à travers un communiqué et nous considérons que c'est un pas important qui nous permettra de faire le mouvement de Washington. Nous considérons que nous sommes sur une dynamique positive qui nous permettra, dans les jours qui viennent, de parvenir à la signature de cet accord par les présidents de la République », a-t-il renchéri.
Devant la diaspora congolaise vivant au Brésil, Félix Tshisekedi avait précisé que « dans les jours qui suivent, la Maison Blanche va nous adresser l’invitation officielle pour aller signer l’accord de paix », tout en appelant à la prudence sur la suite des événements.
Saluée par Kinshasa, qui en avait refusé la signature en octobre dernier malgré plusieurs jours de négociations, la mise en œuvre du cadre d’intégration d’intégration économique régionale est conditionnée à l'exécution "satisfaisante" du concept d'opérations (CONOPS) et de l'ordre opérationnel (OPORD) faisant le lien entre la paix et la prospérité économique qui doivent marcher ensemble.
Le texte, appelé Cadre d’intégration économique régionale (CIER), avait pour objectif de jeter les bases d’une coopération renforcée dans plusieurs secteurs : exploitation minière, infrastructures, énergie, développement industriel, industrie agroalimentaire, santé publique et tourisme transfrontalier. Il s’inscrivait dans la continuité de la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025 à Washington par les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, et dans le prolongement de l’accord de paix conclu le 27 juin 2025 sous les auspices de l'administration Trump.
Samyr LUKOMBO