La signature du Mécanisme de surveillance pour le suivi du cessez-le-feu permanent et de vérification des rapports relatifs à sa mise en œuvre ne semble pas apaiser les tensions entre le gouvernement congolais et la rébellion de l’AFC/M23 sur le terrain. Dans un communiqué lu par le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, le Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et anciens combattants, dénonce avec la plus grande fermeté une nouvelle agression rwandaise, opérée selon lui par l’entremise de la coalition rebelle AFC/M23.
Le ministère de la Défense nationale et anciens combattants affirme avoir suivi avec attention les récents communiqués jugés « contradictoires » des rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, qui accusent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’avoir violé le cessez-le-feu. Pour Kinshasa, ces déclarations traduisent « une intention manifeste de boycotter les processus de Washington et de Doha, comme à l’accoutumée ».
Kinshasa dit continuer « de subir l’agression de la part de son voisin, le Rwanda, sous le couvert de l’AFC/M23, en dépit des processus de paix en cours et de la main tendue du Président de la République » et rejette toutes les accusations d’attaques contre sur les positions des rebelles et accuse ces derniers.
« Contrairement aux allégations contenues dans leurs communiqués, il s’observe un renforcement des dispositifs de la coalition rebelle, tant en hommes qu’en matériels, provenant du Rwanda, ainsi que des attaques répétées contre les positions des forces loyalistes », indique le communiqué du ministère de la Défense ce mercredi 29 octobre.
Mardi, le secrétaire permanent de l’AFC/M23, Benjamin Mbonimpa qui se trouve à Doha aux négociations avec Kinshasa, a rapporté des bombardements et des attaques terrestres contre les positions de son mouvement dans plusieurs localités des territoires de Walikale et Masisi, au Nord-Kivu.
Selon le VPM Guy Kabombo, les populations vivant dans les zones occupées subissent de graves atrocités et violations des droits humains, étant souvent utilisées comme boucliers humains par les rebelles. Il rappelle que « le gouvernement de la République a le devoir sacré de protéger sa population et ne peut, en aucun cas, la soumettre à des souffrances supplémentaires ».
« La préoccupation majeure du gouvernement demeure le rétablissement de l’intégrité du territoire national. Les Forces armées de la République restent mobilisées, disciplinées et engagées pour défendre l’intégrité territoriale, protéger la population civile et restaurer la paix dans toutes les zones occupées ».
Le Mécanisme de surveillance pour le suivi du cessez-le-feu permanent et la vérification des rapports a été signé le mardi 14 avril à Doha entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l’AFC/M23, sous la médiation de l’État du Qatar. Ce sixième round des discussions entre Kinshasa et la rébellion s’inscrit dans le cadre de la Déclaration de principes signée à Doha le 19 juillet 2025, visant à aboutir à un accord de paix global.
Selon le ministère qatari des Affaires étrangères, « l’État du Qatar, les États-Unis et l’Union africaine participeront à ce mécanisme en tant qu’observateurs, renforçant la transparence et soutenant les efforts régionaux et internationaux pour garantir le succès du processus de paix dans la région des Grands Lacs. » Doha souligne que la création de ce mécanisme constitue « une étape essentielle pour renforcer la confiance mutuelle et progresser vers un accord de paix global entre les deux parties au conflit. »
Clément MUAMBA