Le ministre congolais des droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, participe à la 85e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), ouverte ce mardi 21 octobre à Banjul en Gambie. Dans sa prise de parole en tant que représentant choisi des États de l’Union africaine, il a présenté l’agression que mène le Rwanda dans l’Est de la RDC comme le défi majeur à l'avancement des droits humains dans son pays.
Dans son speech, ce membre du gouvernement Suminwa a tout de même mis en évidence quelques réalisations du chef de l'État, dont la parité homme-femme, la gratuité de l’enseignement de base, la formation professionnelle pour la jeunesse désœuvrée, la prise en charge des enfants drépanocytaires, la couverture Santé universelle, dont la gratuité de la maternité, qu'il a présentées comme des avancées significatives de la promotion et de la protection des droits de l’homme en République Démocratique du Congo, indique une dépêche de la cellule de communication du ministère des droits humains.
Samuel Mbemba rappelle l’horreur que cause le pays de Paul Kagame dans les Nord et Sud-Kivu, bien documenté par des rapports des Nations-Unies, dénonçant l’épuration ethnique à laquelle passe maître la rébellion de l’AFC/M23 dans le but de s’accaparer des terres minières dans les différentes localités qu’elle contrôle illégalement.
« Nous comptons plus de 10 millions de morts et plus de 10 millions de déplacés internes. Ces chiffres sont corroborés par différents rapports de l'ONU, dont le dernier en date remonte à juillet 2025 fustige clairement le Rwanda et ses supplétifs de l’AFC/M23. Il s’agit des hommes et des femmes comme vous, dont les vies ont basculé au drame du jour au lendemain. Il y a des cas précis, tels les massacres de Kishishe, de Kibumba, de Kitchanga, de Maboya, de Kanyabayonga, de Bwito et de Minova, lesquels témoignent de la persistance de la violence où des populations ont subi une épuration ethnique systématique pour s’accaparer de leurs terres minières », a-t-il dit du haut de la tribune de la commission.
Rappelant, en outre, l’adoption récente au Parlement, de la résolution reconnaissant les génocides commis en RDC, le ministre des droits humains a annoncé la création d’un mémorial du GENOCOST (génocide commis pour des gains économiques).
Samuel Mbemba a, enfin, plaidé pour que la CADHP envoie « un signal fort pour décourager l’entêtement du Rwanda et la main invisible derrière lui. »
La Commission africaine a été créée en vertu des dispositions de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, afin de promouvoir les droits humains et d'assurer leur protection en Afrique. La Commission africaine est chargée de promouvoir et de protéger les droits de l'homme en interprétant la Charte africaine et en examinant les plaintes individuelles. Créée en 1986 et basée à Banjul, en Gambie, la Commission examine les affaires des 53 États membres de l'Union africaine (à l'exception du Soudan du Sud).
Samyr LUKOMBO