Longtemps souhaité par les autorités de la RDC, les États-Unis d'Amérique se sont montrés favorables à l'idée d'adapter le mandat de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) aux réalités actuelles de terrain marquées par l'occupation des provinces du Nord et Sud-Kivu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda.
Intervenant ce mardi 30 septembre devant le Conseil de sécurité, l’ambassadeur Mike Waltz, représentant des États-Unis d'Amérique auprès de l'ONU, a promis de collaborer avec les autres États membres pour la matérialisation de cet objectif. À l’en croire, cette nouvelle stratégie permettra à la Monusco de gagner en efficacité et à moindre coûts.
" Alors que nous nous préparons au prochain renouvellement du mandat de la MONUSCO, les États-Unis s'engagent à collaborer avec les autres membres du Conseil pour garantir que le mandat de la mission soit adapté à ses objectifs et qu'il reflète les réalités du contexte opérationnel actuel. Cela permettra à la mission de gagner en efficacité, ce qui est essentiel pour elle, et d'éliminer certaines dépenses et redondances inutiles, créant ainsi une meilleure valeur ajoutée pour les pays contributeurs et lui permettant de mieux soutenir la paix, la stabilité et les aspirations du peuple de la RDC ", a fait savoir l'Ambassadeur Mike Waltz.
Les États-Unis soutiennent la MONUSCO et le rôle qu’elle joue dans la promotion de la paix et de la stabilité en RDC.
" Dans cet esprit, nous condamnons fermement l'obstruction persistante aux opérations de la MONUSCO, notamment par le M23 et les Forces de défense rwandaises au Nord-Kivu. De telles actions sont, nous en sommes conscients, absolument inacceptables. Elles compromettent le mandat de la MONUSCO et prolongent les souffrances des populations de la région. Nous exigeons également que le M23 et les RDF cessent immédiatement toute obstruction à la MONUSCO, ce qu’ils se sont engagés à faire dans le cadre des processus de Washington et de Doha, et qu’ils permettent à la MONUSCO de mener à bien son travail sans interférence ", a interpellé le nouveau représentant de l'administration Trump auprès des Nations-Unies.
Agissant en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité avait décidé de proroger jusqu’au 20 décembre 2025 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent, ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention.
En vertu de la résolution 2765 (2024), adoptée à l’unanimité, le Conseil décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées. Il décide en outre que les priorités stratégiques de la MONUSCO restent les suivantes: contribuer à la protection des populations civiles dans la zone où elle est déployée; et appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État en RDC, ainsi que les principales réformes de la gouvernance et de la sécurité. Le Conseil autorise ainsi la MONUSCO à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter des tâches prescrites par son mandat.
Le Conseil demande que le Gouvernement de la RDC et l’ONU élaborent une approche sur-mesure du retrait progressif, responsable et durable de la Mission, « qui tienne compte de l’évolution des dynamiques de conflit et des risques en matière de protection dans les zones sensibles du Nord-Kivu et de l’Ituri ». Il condamne fermement tous les groupes armés opérant en RDC, et il exige d’eux et des réseaux qui les soutiennent qu’ils mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence et aux autres activités déstabilisatrices, à l’exploitation et au commerce illégaux des ressources naturelles, notamment des minerais dits de « conflit ».
Clément MUAMBA