Un animal sauvage non identifié sème la terreur dans plusieurs localités du groupement Manzia, dans le territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu. En l’espace d’une semaine, au moins 27 chèvres ont été dévorées dans les villages de Kyanganda, Mambowa et Itendi.
Après l’attaque signalée à Petema la semaine dernière, c’est au tour de la localité de Kyanganda, située à environ 5 kilomètres de Njiapanda, dans le groupement Manzia, d’être ciblée. En seulement trois jours, 11 chèvres y ont été tuées. Selon Katembo Mutsindu Kanzoka, chef du groupement Manzia joint par ACTUALITÉ.CD, 16 autres chèvres ont été dévorées à Petema en l’espace de deux jours. Petema est une localité agricole située à environ 8 kilomètres de Njiapanda, dans la chefferie de Baswagha.
Ce phénomène alimente une forte inquiétude parmi les habitants. La population vit dans la peur de nouvelles attaques, tandis que les pertes de bétail aggravent une précarité déjà alarmante. Pour de nombreuses familles, l’élevage représente aujourd’hui l’unique espoir de relance économique, après avoir tout perdu lors des incursions répétées des rebelles ougandais des Allied Democratic Forces (ADF).
« L'information est vraie, selon les témoignages que j'ai reçus ici à mon bureau du groupement. Les gens disent qu'ils n'arrivent pas à identifier quel animal est en train de dévorer les chèvres. Mais actuellement, nous comptons plus de vingt chèvres qui ont été dévorées, et cela se passe vers Petema, Kyanganda, Mambowa ; c'est vers le nord-est du groupement Manzia. Voilà le problème que nous avons actuellement. L'État, le gouvernement, le chef coutumier et les notables doivent s'entraider pour appeler la population à se mettre hors de danger face à cet animal. Il est surtout important que les habitants puissent faire sortir leurs chèvres de la brousse, et que nous nous rassemblions pour trouver une solution à ce problème », a indiqué à ACTUALITÉ.CD Katembo Mutsindu Kanzoka, chef du groupement Manzia.
Face à cette recrudescence d’attaques, des leaders locaux appellent à une action urgente des autorités coutumières et administratives. Ils réclament l’ouverture d’enquêtes pour déterminer la nature exacte de l’animal en cause et la mise en place de mesures de protection pour les éleveurs.
Des initiatives communautaires de surveillance ont été mises en place dans plusieurs villages, mais elles se révèlent insuffisantes face à un prédateur insaisissable et au comportement inhabituel. Les populations locales redoutent une multiplication des attaques si rien n’est fait.
Ces incidents s’inscrivent dans une série d’attaques similaires survenues ces derniers mois. En l’espace de six mois, plus de 62 chèvres ont été dévorées dans les localités d’Itendi, Njiapanda et Petema. À Bébé, un quartier de Njiapanda, un autre incident avait également été signalé. Depuis le mois d’avril, au moins 25 chèvres ont été tuées et deux blessées lors d’attaques nocturnes dans les villages de Ngina, Vusa et Sebwe.
Le dernier incident en date remonte au mercredi 23 avril dernier, dans les environs du village d’Itendi, une entité située non loin du parc national des Virunga, où un autre animal sauvage inconnu avait de nouveau attaqué plusieurs chèvres. Pour l’heure, aucun mécanisme officiel de protection n’a été mis en place pour contrer cette menace, qui continue d’affaiblir l’économie locale fondée sur l’agriculture et l’élevage dans cette contrée, précisent nos sources.
Josué Mutanava, à Goma