La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC continue de freiner la mise en œuvre de la feuille de route du plan de retrait de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco).
Les autorités congolaises souhaitent que la mission onusienne reste encore au pays, d'après le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix qui a rencontré le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi lors de son séjour en RDC.
"Il était important de venir en République démocratique du Congo, d'abord, pour s'entretenir avec les autorités congolaises et faire le point de nos relations et de ce qu'attendent les autorités congolaises de la Monusco. Et le message très clair qui m'a été confié, qui m'a été délivré par le président de la République, par la Première ministre et les ministres, c'est que les autorités congolaises souhaitent que la Monusco reste en République démocratique du Congo, continue à travailler et que notre coopération se poursuive et même s’intensifie, avec l'espoir que s'il y a des progrès dans la mise en œuvre des engagements pris au titre des différents processus de paix et aussi qui figurent dans le cadre de la résurrection 2773 du Conseil de sécurité", a déclaré Jean-Pierre Lacroix dimanche 7 septembre.
Satisfait de la position des autorités congolaises de vouloir poursuivre la collaboration avec l'ONU, le diplomate onusien indique que son institution entend "jouer un rôle pour suivre et observer le respect de ce cessez-le feu”.
Avant l’intensification du conflit marqué par l'occupation des villes de Goma et Bukavu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda en début d'année, la MONUSCO et le gouvernement congolais poursuivaient leurs discussions sur un " désengagement progressif et responsable " de la mission de paix onusienne et devaient présenter, fin mars, au Conseil de sécurité la manière dont ce désengagement s’effectuerait au Nord-Kivu et en Ituri, sur la base des leçons apprises du désengagement dans la province du Sud-Kivu. Avec les offensives de la rébellion, Kinshasa et la MONUSCO privilégient la protection des populations avant tout reléguant au second plan les discussions sur le désengagement.
En décembre 2024, le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) a été renouvelé à l’unanimité par le Conseil de sécurité pour une durée d’une année, soit jusqu’au 20 décembre 2025. Ce nouveau mandat est particulier car prolonge le séjour de la mission Onusienne en RDC alors qu’elle avait déjà enclenché un désengagement sur le terrain, notamment au Sud-Kivu après une vingtaine d'années de présence.
Clément MUAMBA