C'est depuis près de deux mois que la province de l’Ituri dans l'est de la RDC est frappée par une nouvelle vague d’attaques meurtrières qui ont fait déjà une dizaines de morts et de blessés. Des blessés qui affluent en ville de Bunia au Centre hospitalier Salama soutenu par Médecins Sans Frontières devient saturé mais les patients ne représentent qu’une fraction de ces victimes.
Dans une communication faite sur cette recrudescence de la violence dans la province d’Ituri, MSF Ituri à travers Asiyat Magomedova, alertait une nouvelle fois sur cette situation critique et le fait que près d’un tiers des civils victimes de violences pris en charge depuis 2024 étaient des femmes et des enfants.
" Ce qui se passe en Ituri est inacceptable. Les populations civiles sont quotidiennement victimes des atrocités commises par les groupes armés. MSF appelle tous les groupes armés étatiques et non étatiques actifs à épargner les civils. La protection de population face à ces atrocités est une urgence absolue ", précise la cheffe de mission MSF Ituri.
Et d'ajouter que :
" Malgré cet afflux visible, la majorité des blessés n’atteint jamais la clinique. Depuis le début de l’année, 250 patients ont déjà été pris en charge pour des blessures graves liées aux affrontements et aux violences des conflits dont 105 uniquement entre juillet et août. Les équipes ont déjà effectué 934 interventions chirurgicales liées à des blessures et traumatismes par des armes blanches ou des armes à feu et certains patients ayant dû subir plusieurs opérations pour survivre. Depuis 3 mois, les admissions ont quasiment doublé. Nous avons dû passer en mode urgence, installer des lits sous tente. Mais, la réalité, c’est que la plupart des blessés n’arrivent jamais jusqu’ici ", a-t-il expliqué.
A Asiyat Magomedova de conclure :
" Chaque jour, l’espace humanitaire est menacé à cause des routes fermées, des activités suspendues, de l'insécurité omniprésente. Derrière ces obstacles, les besoins en soins médicaux, nutrition, eau potable, protection et accompagnement psychosocial ne cessent de croître pour les milliers de familles déplacées. Face à la dégradation alarmante de la situation, nous rappelons que la protection des civils et leur accès aux soins est une obligation en temps de conflit. Toutes les autorités et tous les groupes armés doivent urgemment y travailler, mettre fin aux exactions et garantir un accès humanitaire rapide et sans entrave à ces personnes".
Signalons que c'est depuis le 27 juin 2025 qu'il y a eu flambée de violence au village Djangi où 9 civils parmi lesquels des femmes et enfants ont été tuées lors d’une attaque contre un site de déplacés.
Freddy Upar, à Bunia