Près de six mois après sa dernière visite sur le sol congolais et à la veille de l'ouverture de la 80e Assemblée générale des Nations-Unies, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations-Unies, chargé des opérations de paix, a entamé une nouvelle visite officielle en République démocratique du Congo du 3 au 7 septembre 2025.
D'après un communiqué de la Mission des Nations-Unies en RDC, cette mission du numéro 2 de l'ONU s’inscrit dans le prolongement de sa précédente visite en février-mars 2025 et vise à réaffirmer l’engagement constant des Nations Unies en faveur des processus de paix en cours, ainsi que de la protection des civils, dans la perspective d’une paix durable et d’une stabilité renforcée en RDC et dans la région des Grands Lacs.
" Au cours de son séjour, M. Lacroix entamera ses consultations à Kinshasa dès le 4 septembre, où il rencontrera les plus hautes autorités nationales, notamment le président de la République et la Première ministre. Il échangera également avec des représentants des partis d’opposition et des confessions religieuses sur les évolutions récentes du contexte politique et sécuritaire, ainsi que sur les activités de la MONUSCO ", renseigne le communiqué de la MONUSCO.
D'après toujours le même document, la visite se poursuivra à Bunia, dans la province de l’Ituri, où M. Lacroix s’entretiendra avec les autorités provinciales, les acteurs de la sécurité, les représentants de la société civile, les communautés locales et le personnel de la MONUSCO. Une visite de la base opérationnelle de la MONUSCO à Fataki est également prévue dans son programme.
Cette visite intervient dans un contexte marqué par la résurgence de l'activisme du groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) qui continue de semer la désolation et d'endeuiller des populations dans l'Est de la RDC. La plus récente attaque est celle survenue dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 coûtant la vie à 43 civils à Komanda, 75 kilomètres au sud de Bunia, dans le territoire d’Irumu (Ituri).
Dans le même registre, au lendemain de l'occupation des villes de Goma et Bukavu par la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda, des efforts diplomatiques majeurs sont en cours pour tenter de résoudre la crise sécuritaire entre Kinshasa et ce mouvement. L’Accord de Washington signé grâce aux États-Unis d'Amérique et le processus de Doha piloté par l'État du Qatar sont les deux volets complémentaires d’une initiative diplomatique majeure visant à mettre fin aux conflits persistants dans l’Est de la RDC, en particulier ceux impliquant le Rwanda et les groupes armés comme l'AFC/M23.
Après la signature de la déclaration de principes, les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet. Face à cette situation et au regard du blocage constaté dans la mise en œuvre de cette déclaration font peser des risques réels sur la suite du processus.
Clément MUAMBA