Kinshasa : entre espoir et inquiétudes, les mamans se confient à l’approche de la rentrée scolaire

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Vente des fournitures scolaires dans un marché

À quelques jours de la rentrée scolaire prévue ce lundi 1er septembre, les familles kinoises s’activent, tant bien que mal, pour préparer leurs enfants. Entre joie de voir les élèves reprendre le chemin de l’école et difficultés financières persistantes, les mères interrogées ce Jeudi 28 aout, par le DeskFemme témoignent de leur réalité.

« Mes deux enfants sont inscrits, mais je n’ai pas encore pu acheter tous les uniformes ni les fournitures. Les prix des cahiers et des sacs ont haussé par rapport à l’année dernière. Les enfants sont contents de reprendre l’école, mais nous les parents sommes dépassés. On se débrouille petit à petit », confie Claudine Muzeke, vendeuse au marché de Gambela.

À Bandalungwa, Jeannine Muyayo, mère célibataire de trois enfants, explique qu’elle avance au jour le jour. « J’ai la moitié des frais scolaires et acheté quelques cahiers. Pour le reste, je compte sur la grâce divine. L’essentiel, c’est que les enfants ne ratent pas la reprise. On se débrouille petit à petit. »

D’autres familles abordent la rentrée avec plus de sérénité. Mado Ntshila, cadre dans une entreprise de télécommunication, raconte : « Dès le mois de juin, j’ai commencé à mettre de côté. Aujourd’hui, tout est prêt : uniformes, sacs, fournitures et même les frais scolaires. Ce n’est pas facile, mais avec une bonne organisation, on évite le stress de dernière minute. »

Pour Esther, couturière à Ngaba, le plus grand défi reste l’achat des uniformes. « Un ensemble qui coûtait 25 000 FC l’année passée se vend maintenant à 40 000 ou 45 000 FC. Quand on a plusieurs enfants, c’est presque impossible. J’ai décidé de recycler les uniformes de l’année passée, même s’ils sont un peu usés. »

Chantal Kasato, fonctionnaire habitant à Limete, rappelle l’importance de l’éducation malgré les contraintes : « On peut manquer de beaucoup de choses, mais l’éducation reste une priorité. Même si je dois faire des sacrifices, je ne laisserai pas mes enfants rester à la maison. »

À Kinshasa, la rentrée scolaire 2025 s’annonce contrastée. Tandis que certaines familles parviennent à anticiper les dépenses, la majorité se heurte à la flambée des prix et aux difficultés économiques persistantes. Mais toutes partagent une conviction : malgré les sacrifices, l’avenir de leurs enfants passe par l’école.

Nancy Clémence Tshimueneka