L’ancien président congolais Joseph Kabila a annoncé jeudi qu’il allait « se rendre dans les prochains jours » à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, et dénoncé la réaction du pouvoir en place face à cette annonce.
« Il y a quelques jours en effet, suite à une simple rumeur de la rue ou des réseaux sociaux, sur ma prétendue présence à Goma, où je vais me rendre dans les prochains jours, comme annoncé par ailleurs, le régime en place à Kinshasa a pris des décisions arbitraires avec une légèreté déconcertante », a-t-il déclaré dans un discours public.
Kabila a accusé le gouvernement d’avoir « abandonné » les populations de l’Est et de les avoir « punies », notamment en « déconnectant les institutions financières locales du réseau bancaire national » et en « restreignant les mouvements des personnes et des biens ». « Ces décisions et bien d’autres vous asphyxient et rendent votre vie plus précaire que jamais », a-t-il poursuivi.
Appelant à « humaniser les conditions de vie » dans cette partie du pays, l’ex-chef de l’État a exhorté les autorités à « protéger la population » et a souligné que « l’armée, la justice et les autres structures en charge de l’ordre et de la sécurité doivent être véritablement au service de la population et répondre à ses aspirations ».
Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019, s’exprimait pour la première fois publiquement depuis son départ du pouvoir, rompant un long « devoir de réserve ».