2 août : la RDC s'apprête à engager un plaidoyer international pour la reconnaissance du génocide congolais

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Commémoration Genocost à Kisangani

La République Démocratique du Congo s'apprête à commémorer la journée nationale du Génocide congolais (Genocost) pour des fins économiques prévue samedi 2 aout prochain sur toute l'étendue du territoire national. Il s'agit d'une occasion pour le gouvernement de conduire les congolais à une communion et à la résilience face à la situation qui leur est imposée "injustement" avec un hommage à des millions de victimes de cette barbarie des prédateurs des  ressources naturelles ainsi qu’aux personnes qui leur ont apporté secours et assistance.

En effet, la question était abordée par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi lors de sa communication à la 53e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 25 juillet 2025 à la Cité de l'Union Africaine. Dans son exposé, Félix Tshisekedi enjoint le gouvernement d'accélérer le plaidoyer international pour la reconnaissance du génocide congolais.

"Après la table ronde du 29 mars et le Forum sur les réparations du 1 au 4 juillet 2025, le Président de la République a noté qu'un colloque international s'ouvre ce 29 juillet 2025 à Kinshasa sur la reconnaissance du Génocide commis en RDC avec la présentation d'un argumentaire documenté à l'appui. À l'occasion de la commémoration du Genocost l'an 3, il en a appelé sous la coordination de la première ministre à une mobilisation nationale et diplomatique pour marquer cette journée dans toutes les provinces ainsi qu'au sein de nos ambassades en réunissant citoyens et partenaires autour d'espaces de dialogue, de mémoire et de paix", a dit Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.

Pour Félix Tshisekedi, le gouvernement devra capitaliser la 60e session du Conseil des Droits de l'homme et à la 80e Assemblée générale des Nations-Unies pour faire entendre la voix de la République Démocratique du Congo.

"Dans le prolongement de cette appropriation mémorielle, le Président de la République entend engager notre pays dans un plaidoyer international pour la reconnaissance du Génocide notamment à la 60e session du Conseil des Droits de l'homme et à la 80e Assemblée générale des Nations-Unies. Le gouvernement à travers, le ministère des Droits Humains en collaboration avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le FONAREV et nos missions diplomatiques est appelé à élaborer une stratégie globale et progressive mobilisant les forces vives de la nation et la diaspora pour faire entendre la voix de notre peuple et honorer la mémoire de nos millions de martyrs", a recommandé Félix Tshisekedi dans le compte rendu.

Le Président de la République a rappelé que la date du 2 août tire son origine de l'article 28 de la loi n°22/65 du 26 décembre 2022 portant principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité.

"Il a souligné que le Genocost ne se limite pas à la réparation des survivants, il constitue un appel national à la vérité, à la justice et à la non répétition, c'est une invitation à assumer nos responsabilités historiques et à bâtir une mémoire collective autour de l'idéal ne jamais oublier, ne jamais répéter, commencer à guérir. La Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le FONAREV avec le soutien du gouvernement menent un travail de fond dans le cadre du processus de justice transitionnelle", a fait savoir le Président Félix Tshisekedi dans le compte rendu.

Cette instruction de Félix Tshisekedi fait suite à la table ronde sur la reconnaissance internationale du génocide congolais organisée au mois de mars dernier par la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds de réparation des victimes des violences sexuelles et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV).

Ce forum organisé au Centre culturel et artistique pour les pays de l'Afrique centrale de Kinshasa avait pour thème : « Engageons-nous à l’appropriation du Genocost et la reconnaissance internationale du génocide congolais, pour la promotion de la culture de la paix. » Ce forum avait appelé les uns et les autres à « Ne pas oublier » ni à « Ne jamais répéter », mais plutôt, à « Commencer à guérir. ». Aussi, ce forum a appelé à l’unité afin de faire entendre l’histoire tragique de la République Démocratique du Congo.

Rappelons-le, la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV en sigle ont été instituées en décembre 2022 par la loi précitée. La première a pour mission de mener des réflexions et recherches pour accompagner la mise en œuvre de la justice transitionnelle en RDC, en proposant des réformes sur le cadre institutionnel et juridique susceptibles de garantir la non-répétition des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, ainsi que d’assurer le suivi de la mise en œuvre des programmes d’aide aux victimes et d’émettre des avis sur la question d’aide et des réparations.

Les missions du FONAREV sont nombreuses et essentielles pour répondre aux besoins des victimes des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité en RDC. Elles comprennent : identifier les victimes, aider les victimes à avoir accès à la justice, allouer les réparations aux victimes.

Clément MUAMBA