Le gouvernement de la République du Congo s'apprête à lancer dans les prochains jours le Switch Monétique de la Banque centrale du Congo (BCC). C'est ce qu'a annoncé la première ministre Judith Suminwa Tuluka lors de son intervention à la 42e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 2 mai 2025 à la Cité de l'Union Africaine.
Pour la cheffe de l'exécutif central, la matérialisation de ce projet prend en compte la volonté du Président de la République de combattre la pauvreté en République Démocratique du Congo et de la vaincre par la promotion de l'entrepreneuriat national. Elle a rappelé que le gouvernement de la République avait spécifiquement élaboré une stratégie nationale d’inclusion financière 2023-2028.
"La feuille de route prévoyait l'augmentation significative du nombre d’adultes détenant un compte dans une institution financière ou bien un prestataire des services financiers par téléphonie mobile. Elle a rassuré que l'operationnalisation du Swift de la Banque Centrale du Congo aura un impact direct qui sera ressenti dans un premier temps par les utilisateurs de la monnaie mobile, ils seront capables de transférer les fonds depuis leur portefeuille électronique vers ceux des clients d'autres opérateurs de manière transparente et aisée", explique Judith Suminwa Tuluka dans le compte rendu de la réunion.
Nommé "Mosolo", a poursuivi Judith Suminwa Tuluka, le Switch Monétique national aura un impact significatif particulièrement sur les populations longtemps marginalisées économiquement comme les femmes évoluant dans les petits commerces, les jeunes et les populations des milieux ruraux.
C’est dans ce cadre que le Gouvernement se dotait d’une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF) dont la vision à l’horizon 2028 est : "Améliorer l’accès aux produits et services financiers formels, abordables et adaptés ainsi que leur usage par la majorité de la population et des entreprises, particulièrement des MPME et ce, de manière socialement responsable".
Sur le plan quantitatif, le gouvernement congolais se veut d’augmenter le taux d’inclusion financière de 38,5 % en 2022 à 65 % en 2028, tout en se concentrant sur les groupes relativement exclus, à savoir les résidents ruraux, les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), les femmes et les jeunes. Dans le même ordre d’idées, la pénétration de l’assurance devrait atteindre 3 % au cours de cette même période.
Clément MUAMBA