Le professeur Raphaël Nyabirungu, coordinateur du collectif des avocats de l’ancien Premier ministre et actuel député national Augustin Matata Ponyo, continue de dénoncer la procédure judiciaire en cours devant la Cour constitutionnelle à l’encontre de son client. Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 21 avril, Me Nyabirungu a vivement critiqué ce qu’il qualifie de "volonté manifeste des juges constitutionnels de malmener Matata Ponyo, sans même s’assurer de la levée de ses immunités parlementaires".
« On ne peut pas juger deux fois une même affaire. La Cour constitutionnelle doit respecter l’État de droit, principe inscrit dans l’article premier de la Constitution. C’est la meilleure garantie pour assurer une véritable sécurité juridique aussi bien pour le Président de la République que pour son Premier ministre. Refusons l’arbitraire judiciaire. Tout accusé a le droit de connaître la cause pénale portée contre lui. Comment peut-on juger un député national sans vérifier si ses immunités ont été levées ? Pourquoi cela se fait-il ? », s’est-il indigné devant la presse.
L’examen de l’affaire dite Bukanga-Lonzo, impliquant Augustin Matata Ponyo, l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo Déogratias Mutombo, et l’homme d’affaires sud-africain Christophe Krobler, a repris le lundi 14 avril 2025 devant la Cour constitutionnelle.
Malgré les nombreuses demandes de remise formulées par les avocats des prévenus pour avoir le temps de préparer leur défense, la Cour est restée inflexible et a ouvert l’instruction. Interrogé par les juges, Matata Ponyo a déclaré ne pas être en mesure de répondre aux questions, faute de temps suffisant pour étudier le dossier.
L’affaire a été renvoyée au 23 avril 2025.