La RDC songe au deuxième recensement général de la population et de l'habitat, 40 ans après

Manifestation contre les tueries à Beni (Photo ACTUALITE.CD)

La première ministre, Judith Suminwa a lancé ce jeudi 17 avril 2025 à Kinshasa, les travaux de la cartographie pilote du deuxième recensement général de la population et de l'habitat, 40 ans après la première opération qui remonte à 1984 sous le régime Mobutu. Rien de concret n'est fait à ce stade, mais le gouvernement et l'Institut national de la statistique lancent les préparatifs pour cette opération. 

«...Plus de 40 ans après le seul et unique recensement scientifique de la population de 1984, notre pays est résolument tourné vers la réalisation du deuxième recensement général de sa population... L'une des caractéristiques d'un pays qui vise l'émergence, c'est la maîtrise de la croissance démographique. Tandis que le gouvernement a ouvert plusieurs chantiers pour sortir le pays du gouffre du sous-développement, les statistiques démographiques lui font cruellement défaut, en dépit des résultats de quelques enquêtes sectorielles», reconnaît Judith Suminwa.

Dans son speech devant les agents formés pour exécuter cette opération, la cheffe du gouvernement a expliqué que la plupart des politiques et projets de l'État requièrent, avant leur conception et pilotage, des données fiables sur les effectifs de la population et sur leur situation économique et sociale. 

«C'est le recensement qui fournit les données de n'importe quelle unité géographique, jusqu'à la plus petite. Et ces données, le gouvernement en a besoin pour une meilleure planification de ses actions. Comment être sûr par exemple du bon emplacement d'un établissement scolaire si l'on ne connaît pas la distribution des enfants d'âge scolaire dans les quartiers ou villages ?», s'est-elle interrogée.

Pour la Directrice générale de l'institut national de la Statistique (INS), Elysée Chovu Alima, les statistiques fiables et actualisées sont nécessaires pour la conception, le suivi et l'évaluation des plans, programmes et projets de développement. Exprimant son regret pour le retard cumulé en RDC par rapport à d’autres pays africains, la numéro 1 de l'INS a rappelé les recommandations des Nations unies, qui voudraient que le recensement soit organisé tous les dix ans. 

Dans la foulée, Elysée Chovu Alima a souligné la difficulté que rencontre le système statistique national de produire des statistiques officielles et fiables, sans la base de sondage fournie par le recensement général de la population et de l'habitat, lesquelles statistiques dont ont  besoin les pouvoirs publics et le secteur privé.

S'agissant de l'opération de la cartographie, la DG de l'INS a dévoilé la méthodologie qui, selon elle, prévoit de collecter des données sur la population et les infrastructures socio-économique et sanitaires, et de constituer une base des données devant servir de base de sondages pour les enquêtes ultérieures.

Lors de la 130e réunion du conseil des ministres  Félix Tshisekedi avait rappelé au gouvernement l'urgence et la nécessité d'organiser le deuxième recensement général de la population et de l'habitat. Depuis plus de quatre décennies et en raison de l'absence de statistiques démographiques récentes, a-t-il rappelé dans sa communication vendredi 22 mars, la RDC se retrouve dépourvue d'une base des données solide et fiable, indispensable à la planification de son développement socioéconomique et à la définition d'une politique de population. 

Les résultats du deuxième recensement de la population devraient mettre un terme aux estimations et tâtonnements qui persistent sur le nombre exact des Congolais, ainsi que le nombre des habitants dans chacune des 26 provinces que compte la RDC. 

Samyr LUKOMBO