Alors que les consultations politiques initiées par le Président Félix Tshisekedi en vue de former un gouvernement d’union nationale viennent de s’achever, l’évêque Ejiba Yamapia, président de l’Église du Réveil au Congo (ERC) et de la plateforme des confessions religieuses, appelle à la cohésion nationale. Il estime qu’un tel gouvernement serait une réponse adéquate à la crise multisectorielle que traverse la RDC.
S’exprimant depuis Washington DC dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, le prélat se veut optimiste, contrairement à la CENCO et à l’Eglise du Christ au Congo (ECC) qui doutent de l'efficacité d’un gouvernement élargi. Pour lui, cette initiative peut permettre de « recouvrer l’intégrité du territoire », alors que l’Est du pays reste sous occupation partielle de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
“L’union fait la force. Ensemble, nous sommes forts. Le gouvernement d’union nationale est une réponse adéquate pour que cette guerre d’agression prenne fin. La communauté internationale nous soutient, mais il est essentiel que nous montrions de l’intérieur notre cohésion. Il faut taire les querelles, sauver la nation, et le reste viendra après” , a-t-il déclaré.
L'absence de certains opposants n'est pas un frein, selon Ejiba Yamapia
Interrogé sur le refus des principaux leaders de l'opposition de prendre part aux consultations, Ejiba Yamapia s’est voulu clair : l’unité nationale ne saurait dépendre de quelques figures politiques.
“ Qui vous a dit que sans Kabila, le Congo ne sera pas le Congo ? Qui vous a dit que sans Katumbi, le Congo ne serait pas le Congo ? C’est une mauvaise façon de concevoir une nation. Oui, ce sont des fils du pays avec une base, mais ils ne représentent pas tous les Congolais”, soutient l'évêque.
Le président de l’ERC affirme que plusieurs opposants ont, en privé, exprimé leur soutien à la démarche, même s’ils ne l'ont pas affiché publiquement.
“Si j’étais autorisé par eux, je pourrais contredire certaines opinions dominantes. Ce ne sont pas tous qui refusent. Certains noms que vous n’imaginez pas sont favorables à cette union, mais pour des raisons qui leur sont propres, ils ne l’ont pas encore exprimé ouvertement.”
Une main tendue refusée par les grands leaders de l’opposition
Les consultations politiques lancées le 24 mars dernier par le Conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité ont pris fin le 8 avril. Si la majorité des leaders de l’Union sacrée, les confessions religieuses et des représentants de la société civile y ont participé, plusieurs ténors de l’opposition ont décliné l’invitation.
Le FCC de Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu ou encore Delly Sesanga ont rejeté la main tendue de Félix Tshisekedi. Pour eux, le Pacte républicain proposé par la CENCO et l’ECC constitue le seul cadre de dialogue capable de résoudre les multiples crises — politiques, sécuritaires et sociales — que traverse le pays, notamment dans le contexte de la résurgence du M23.
Clément MUAMBA