Walikale-centre, chef-lieu du territoire éponyme se vide de la population suite à l’avancée des rebelles de l’AFC/M23 qui se sont rapprochés depuis ce lundi, de la localité de Mutakato, dans le groupement Banabangi, à 25 kilomètres, ont indiqué à ACTUALITE.CD plusieurs sources locales. Les déplacés prennent principalement la RN3 en direction de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Les mouvements de déplacement se sont intensifiés le week-end.
« Toute la population est partie, ici à Walikale-centre il n’y a que les FARDC et les wazalendo. Seules quelques personnes qui résistent sont encore présentes ici », a confié un acteur de la société civile locale qui observait encore ce matin les mouvements de départ sur la RN3.
Les activités socio-économiques ont pratiquement cessé de fonctionner depuis mardi dernier. « Chacun cherche à se protéger et mettre à l'abri ce qu’il a », a indiqué une autre source.
Sur la RN3, l’objectif n’est pas directement d’aller à Kisangani qui est à 430 kilomètres.
« Beaucoup sont déjà arrivés dans les villages situés le long de la route et observent l’évolution de la situation », a dit un mobilisateur communautaire qui se trouve encore à Walikale-centre après avoir mis sa famille à l’abri.
Ainsi, les villages de l’axe Kisangani comme Losso, Mungele, Tingitingi, Lubutu Mubi, Ndjingala, Lobu et Makana à la limite limitrophe entre le Nord-Kivu et le Maniema accueillent des milliers de déplacés venus de Walikale-centre.
Les déplacements se font à pied. Quelques motocyclistes assurent encore le transport des personnes et des biens mais à des prix exorbitants.
« En situation normale, une moto prend deux passagers, et chacun paye 5 000 FC de Mubi à Ndjingala, une distance de 32 kilomètres. Mais en cette période de crise, les deux passagers payent 60 000 FC, en raison de 30 000 FC chacun », a témoigné un habitant qui quittait Walikale-centre ce lundi matin.
Dans ce contexte, des coups de feu retentissaient ce lundi dans le Walikale-centre. « Nous ne savons pas pourquoi nos militaires tirent en désordre », a souligné un agent de l’Etat.
Le développement de la situation sécuritaire à Walikale intervient alors que l’administrateur militaire se trouve en déplacement à Beni pour une formation qui réunit les responsables des entités territoriales décentralisées. Beni qui est devenue le chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu depuis la prise de Goma fin janvier par les rebelles de l’AFC/M23.