Les avenues sont parfois barricadées, certains habitants maltraités et des arrestations arbitraires signalées. C'est ce dont sont accusés quelques militaires incontrôlés des FARDC dans le secteur Batere (territoire de Kutu), sur la rivière Kasaï. Dimanche, au village Bobo CK, l’avenue reliant le terrain de football au quartier Gbado a été barricadée, empêchant la circulation pendant plusieurs heures. Les amendes exigées varient de 800 000 à plus d’un million FC. Ces abus sont également signalés dans les villages de Paris, Kilima et leurs environs.
Le président de la société civile de Maii-Ndombe, Fidèle Lizoringo, qui tire la sonnette d’alarme, exige une enquête de l’auditorat militaire afin d’engager la responsabilité de ces militaires des FARDC.
"Ils pratiquent une tracasserie à outrance. Ils arrêtent arbitrairement et imposent des amendes transactionnelles exorbitantes à la population, allant jusqu’à 1 500 000 FC. Or, la population de cette région est démunie : elle a déjà perdu son bétail à cause d’une épidémie qui a décimé les troupeaux. Mais ces militaires incontrôlés continuent de la tracasser avec ces amendes abusives. Nous demandons aux autorités, tant civiles que militaires, de diligenter des enquêtes appropriées avec célérité pour traduire en justice ces soldats qui sèment la terreur. Ces enquêtes doivent être menées sur les lieux mêmes des faits", a déclaré Fidèle Lizoringo, président de la société civile de Maï-Ndombe.
La société civile souligne que ce phénomène n’est pas nouveau. Ces abus sont devenus le quotidien de la population, désormais contrainte de payer des amendes exorbitantes.
Jonathan Mesa