RDC : Justicia Asbl alerte sur l’exploitation illicite des minerais aux abords d’une réserve d’uranium au Lualaba et dans le Haut-Katanga

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Dans un communiqué publié samedi dernier et consulté dimanche, Justicia Asbl, une organisation de défense des droits humains, alerte sur l’exploitation minière illégale qui prend une tournure alarmante. Selon l’ONG, des réseaux clandestins, avec la complicité des hommes en uniforme, à savoir certains éléments de l’armée congolaise, opèrent dans les sites miniers situés en périphérie d’une réserve d’uranium, notamment dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, en particulier sur le site minier de Menda.

Depuis plusieurs mois, explique Justicia Asbl dans sa correspondance, des groupes étrangers, notamment chinois et libanais, exploitent illégalement ce site stratégique. Le personnel de Boss Mining, entreprise officiellement détentrice de la concession, est empêché d’accéder à son propre site par des éléments de la Garde Républicaine. Pendant ce temps, des engins mécanisés continuent d’extraire massivement des minerais, sans aucun contrôle, ni respect des normes environnementales et sécuritaires.

Cette organisation rappelle qu'elle avait déjà alerté sur ces pratiques dans un précédent communiqué, mais aucune mesure concrète n’a été prise par les autorités congolaises. Le pillage continue, au détriment de l’économie nationale et de la sécurité publique.

"Mais pire encore, la concession minière de Menda actuellement envahie, qui est située dans la province du Lualaba, est en périphérie d'un site dangereusement réputé en radioactivité et constituant le prolongement du filon de la mine d'uranium de Shinkolobwe", lit-on dans ce document.

Les poussières radioactives libérées dans l’air et les infiltrations dans les nappes phréatiques pourraient provoquer des cancers, des malformations congénitales et des maladies chroniques. De plus, la contamination des sols et des eaux menace la chaîne alimentaire, mettant en péril des milliers de vies.

Une situation que Timothée Mbuya, coordonnateur de Justicia ASBL dénonce en alertant  les autorités gouvernementales de la RDC, car il s'agit, d'après lui, d'une question de sécurité.

"Cette exploitation illégale sans protection adéquate met clairement en danger la vie de milliers de personnes seraient non seulement un désastre environnemental pour l'air que les communautés respirent, mais pourrait également contaminer la chaîne alimentaire d'un territoire entier. Si aucune disposition n'est prise par les autorités gouvernementales pour mettre un terme à ce pillage massif et sauvage de ces minerais, il est également à craindre que ces réseaux maffieux ne soient en contact avec des groupes terroristes au niveau international", a-t-il poursuivi.

Face à cette situation critique, Justicia ASBL appelle à une action immédiate des plus hautes autorités congolaises, notamment du président de la République, de la première ministre et des ministres des Mines, de la Défense et de l’Intérieur. L’objectif est double de mettre un terme à ces activités illégales, en démantelant les réseaux criminels qui pillent les ressources du pays ; et d'établir l’État de droit, en protégeant les populations locales et en garantissant un cadre sécurisé aux investisseurs légitimes.

Le commerce illégal des minerais stratégiques, dont l’uranium, est une préoccupation mondiale. Dans un contexte où la prolifération nucléaire et les conflits internationaux sont au cœur des préoccupations, laisser des groupes incontrôlables extraire et commercialiser des minerais hautement sensibles est un risque majeur pour la sécurité mondiale.


José Mukendi