La soirée du lundi 17 février a été marquée par plusieurs incidents sécuritaires dans la ville de Goma, où trois meurtres ont été enregistrés. Le premier cas est un élément de la police qui a été tué au quartier Kyeshero par des inconnus armés. La victime, identifiée comme Olivier Kyamutu, a été abattue par des hommes armés circulant sur une moto. Selon les témoignages, les assaillants ont perpétré leur forfait après avoir braqué un autre jeune à proximité de l'Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL), où une importante somme d'argent a été volée.
« Les voleurs sont entrés dans une clôture où j'étais, ils étaient sur une moto au nombre de trois, ils ont d'abord ravi à un jeune son argent en face du campus Salomon, ensuite ils ont tiré sur ce policier avant de finir leur opération », a témoigné à ACTUALITE.CD, un habitant.
Un autre meurtre a eu lieu au quartier Bujovu, dans la commune de Karisimbi, où un jeune entrepreneur a été tué aux alentours de 21h, alors qu'il rentrait chez lui après une journée de travail. Des témoins rapportent que les assaillants lui ont volé ses biens avant de disparaître dans la nature.
Par ailleurs, le corps sans vie d’un homme a été retrouvé près du marché Kisoko, dans le quartier Majengo, au nord de Goma. L’individu, portant une veste noire et une chemise blanche, ne présentait aucun signe apparent de torture, et son identité reste pour l’heure inconnue. Des passants ont découvert son corps sur le pavé, et aucune autre information n'a encore été communiquée.
Ces meurtres ont eu lieu dans un contexte de montée en flèche de la criminalité, avec des cas de justice populaire qui se sont multipliés ces derniers temps. En moins de 24 heures, trois cas de lynchage ont été enregistrés à Goma. Le premier s’est produit au quartier Lac Vert, dans la commune de Goma, où un présumé voleur a été brûlé vif par la population après avoir été surpris en train de tenter de voler dans une maison.
Le matin de ce mardi 18 février, deux autres présumés voleurs ont été lynchés et brûlés vifs au quartier Mapendo, à proximité de la mairie de Goma. Selon un témoin, ces individus ont été appréhendés alors qu'ils extorquaient des biens des passants. Ce qui porte à cinq le nombre total de personnes tuées en moins de 24 heures, dont trois présumés voleurs et deux civils.
Les habitants de Goma sont particulièrement inquiets de la situation qui se dégrade au quotidien. L'un des facteurs qui semble alimenter cette insécurité est l'évasion récente des milliers de détenus de la prison centrale de Munzenze, lors de l’avancée des rebelles du M23 sur la ville.
Dans ce contexte, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a exprimé ses préoccupations lors de sa récente intervention à la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme. Elle a souligné que la libération massive des détenus de la prison de Munzenze avait contribué à l'aggravation de l’insécurité à Goma, déjà fragilisée par la situation politique et militaire dans la région.
Josué Mutanava, à Goma