Caricature : l’Est de la RDC entre solutions militaires et appels au dialogue

L’initiative des Églises catholique et protestante visant à consulter la classe socio-politique pour un dialogue national en période de crise sécuritaire ne fait pas l’unanimité au sein des composantes politiques du pouvoir. L’Union sacrée de la nation (USN), plateforme majoritaire, a vigoureusement rejeté cette initiative, la qualifiant de démarche individuelle qui ne reflète pas la position officielle du président Félix Tshisekedi. L’UDPS, parti présidentiel, s’est également opposé à cette proposition, y voyant une tentative d’organiser des négociations en dehors des cadres établis par les processus de Luanda et de Nairobi.

Les Églises catholique et protestante, à travers la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), défendent cependant leur projet de "Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs". Elles affirment que cette initiative est le fruit d’un long processus destiné à mobiliser toutes les parties prenantes, y compris les groupes armés, pour un retour à la stabilité. Selon elles, il s’agit d’une réponse aux attentes exprimées par divers acteurs nationaux et internationaux face à l’insécurité persistante dans l’Est du pays.

La communauté internationale partage cette préoccupation et exhorte les différentes parties à privilégier le dialogue. L’équipe d’experts internationaux en RDC a exprimé son inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, marquée par des violences, des pillages et la mort de nombreux civils, militaires congolais et forces de maintien de la paix. Ces experts insistent sur l’importance du respect des droits humains et du droit humanitaire international pour protéger les populations vulnérables.

Dans le même esprit, le président kényan William Ruto, lors du sommet conjoint SADC-EAC en Tanzanie, a rappelé que la seule issue viable pour résoudre la crise sécuritaire en RDC reste le dialogue. Il a souligné qu’aucune solution militaire ne pourrait aboutir durablement à la paix, appelant ainsi les parties impliquées à privilégier les discussions pour parvenir à une coexistence pacifique et une stabilité durable dans la sous-région.