Au cours d’une cérémonie solennelle, l’académie des beaux-arts de Kinshasa a procédé à la remise des œuvres d’art restaurées par les conservateurs de son département de conservation et restauration, à l’Institut des Musées Nationaux du Congo (IMNC), l’organe public qui s’occupe de la gestion de tous les musées de la RDC. La cérémonie a eu lieu au Musée National de la RDC, le 5 février dernier, en présence des Directeurs généraux de ces deux établissements.
Un partenariat fondamental entre l’académie des beaux-arts, du Directeur Général Henri Kalama, et l’IMNC du DG Simon Nsiala Nsiala, entamé il y a trois ans et qui porte ses fruits. Le début d’une collaboration qui s'étendra davantage.
« L’IMNC est une pépinière où les scientifiques de l’académie des beaux-arts viendront mettre en application tout leur savoir sur ce qui entoure notre patrimoine culturel. L’académie des beaux-arts a pu sauver des millions de dollars en restaurant ces œuvres d’art, et cela nous va droit au cœur. Cette collaboration entre l’IMNC et l’académie des beaux-arts va être encore plus expressive dans plusieurs domaines », a dit Simon Nsiala Nsiala, DG de l’IMNC.
A l’académie des beaux-arts, cette restitution s’inscrit dans le but du département de conservation et restauration d’entendre la durée de vie du patrimoine culturel congolais.
« Nous sommes des citoyens et dans notre engagement, nous faisons en sorte que notre collaboration puisse pérenniser notre patrimoine. C’est ainsi que l’IMNC qui a confiance en l’académie des beaux-arts confie ces objets d’art de grande valeur pour une prolongation de leur vie », a souligné Henri Kalama Akulez, DG de l’académie des beaux-arts.
C’est la deuxième restitution que les spécialistes de l’académie des beaux-arts font à l’IMNC des œuvres d’art qui se font donner une nouvelle vie. La filière conservation et restauration a été instaurée en 2013 car l’établissement voulait combler la carence des professionnels en sauvegarde du patrimoine culturel en RDC en particulier et en Afrique centrale en général. Actuellement, les conservateurs ne sont formés qu’en céramique et en bois, les autres médiums seront ajoutés avec le temps.
« Grâce à un enseignement interdisciplinaire, les étudiants sont préparés pour sauvegarder des objets et des monuments dans le respect de leur signification culturelle, historique, scientifique, artistique et sociale », a ajouté Henri Kalama.
Parmi les œuvres restaurées, une cruche Kongo, réalisé au 18ème siècle, appartenant à l’ethnie Baboma qui se trouve dans la province du Kongo-Central, au district du Bas fleuve, dans le secteur de Seke Banza, au territoire de Lalufu, dans le village Mbukuteke. C’est un objet lisse, en argile, de 28 centimètres de hauteur, une ouverture de 2 centimètres d’épaisseur.
L’objet à la forme d’une cruche avec la panse est large et le point émincé et allongé, d’une coloration brunâtre, avec des motifs décoratifs. L’objectif était d’améliorer l’aspect esthétique ainsi que la structure pour garantir la bonne présentation de cet objet qui présentait des fissures et une coloration qui se différait de la matière originelle gênant l’appréciation de l’objet.
Cependant, en remettant ces près de 30 œuvres d’art à l’IMNC, l’académie des beaux-arts reprend d’autres œuvres pour continuer le travail de restauration.
Kuzamba Mbuangu