Le sommet conjoint SADC-EAC tenu samedi dernier à Dar es Salam sur la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC continue de susciter des réactions. Après le gouvernement congolais qui a pris acte des résolutions de ces assises, c’est au tour de l’Afrique du Sud d’en adopter le contenu. Ce lundi, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a salué la tenue de ce sommet censé apporter la paix dans l’est du pays. Pays contributeur des troupes de la SADC envoyées à Goma et environs pour combattre les rebelles du M23, l’Afrique du Sud qui a perdu 14 soldats soutient désormais l’option diplomatique pour régler la crise.
« En tant qu'Afrique du Sud, nous avons toujours soutenu que la diplomatie était la solution la plus durable à ce conflit. Tout en participant à des missions de maintien de la paix, l'Afrique du Sud prend une part active aux divers efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit dans l'est de la RDC. Il s'agit notamment du cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs, du processus de paix de Luanda mené par le président de l'Angola et du processus de Nairobi mené par la CAE et facilité par l'ancien président du Kenya, le président Uhuru Kenyatta », a indiqué Cyril Ramaphosa.
Parmi les résolutions, le sommet conjoint recommande un cessez-le-feu immédiat, la cessation des hostilités entre les belligérants, l’ouverture de l’aéroport international de Goma. « Un cessez-le-feu permettra aux couloirs d'aide humanitaire de fonctionner et d'apporter des fournitures indispensables aux civils pris entre deux feux », rappelle M. Ramaphosa.
Les chefs des armées des pays de la SADC et de l’EAC devront se réunir cette semaine afin de déterminer les directives techniques de la mise en œuvre du cessez-le-feu.
Dialogue et retrait de SAMIRDC
L’Afrique du Sud soutient désormais l’option de dialogue et négociations directes entre les parties au conflit, y compris le M23.
« L'un des résultats les plus significatifs est que le sommet conjoint a convenu que les négociations directes et le dialogue reprennent entre toutes les parties étatiques et non étatiques, y compris le M23. Cela se fera dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », a souligné le président sud-africain.
Il insiste : « Il s'agit d'une avancée majeure. Si toutes les parties au conflit ne sont pas réunies autour de la table des négociations, toutes les solutions diplomatiques manqueront de crédibilité et ne seront pas viables à long terme ».
Ainsi donc, la force de SAMIRDC composée des soldats sud-africains, tanzaniens et malawites sera retirée de l’est de la RDC.
« Les résultats du sommet conjoint sont essentiellement des mesures de confiance en vue d'une paix durable. Ces mesures de confiance conduiront finalement au retrait des troupes de la SAMIDRC », a confié Cyril Ramaphosa.
Le déploiement de la SAMIRDC en 2023 est survenu après le retrait de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), incitant ainsi le gouvernement à solliciter la SADC pour une solution plus efficace aux défis sécuritaires persistants dans l'Est de la RDC.