Est de la RDC : la SADC reconnaît que les objectifs de la SAMIDRC ne sont pas encore atteints

La Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) a tenu un sommet extraordinaire ce vendredi 31 janvier 2025 à Harare, au Zimbabwe, consacré à la détérioration de la situation sécuritaire dans l'est de la République Démocratique du Congo (RDC). Conduit par le président zimbabwéen Emmerson Dambudzo Mnangagwa, le sommet a reconnu que la mission déployée au Nord-Kivu sous l’égide de la SADC, la SAMIDRC, n'a pas encore atteint ses objectifs.

« Le sommet a rappelé sa décision de mai 2023 de déployer une mission de maintien de la paix en RDC afin de soutenir les efforts du pays pour restaurer la paix, assurer sa sécurité et défendre son intégrité territoriale. À cet égard, il a été constaté que ces objectifs n'ont pas encore été atteints », précise le rapport final de la réunion.

Par ailleurs, la SADC a appelé les pays contributeurs à renforcer leurs effectifs au sein de la SAMIDRC afin de garantir la sécurité des troupes et de faciliter le rapatriement immédiat des soldats blessés ou décédés. L’organisation régionale a également réaffirmé son soutien aux efforts diplomatiques en cours pour favoriser une résolution pacifique du conflit entre Kinshasa et Kigali, notamment à travers les processus de Luanda et de Nairobi, respectivement menés par le président angolais João Lourenço et l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta.

Ces dernières semaines, les combats entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se sont intensifiés, ciblant notamment les bases de la SAMIDRC et de l'armée congolaise. Selon les bilans disponibles, ces affrontements ont entraîné la mort de seize soldats et fait plus de soixante-dix blessés parmi les troupes engagées sur le terrain.

Lors de la cérémonie d’échange de vœux avec le corps diplomatique le 18 janvier dernier, le président Félix Tshisekedi a salué le rôle crucial joué par les forces de la SADC dans la stabilisation des provinces touchées par l'insécurité. Il a souligné que le renouvellement du mandat de cette mission en 2024 témoignait d’une solidarité régionale face à la menace des groupes armés. « Ce partenariat repose sur la confiance et le respect mutuel et constitue un exemple concret de coopération régionale efficace face aux défis sécuritaires », a-t-il déclaré.

L’Accord portant statut de la Force de la SADC a été signé le 17 novembre 2024, réaffirmant l’engagement de la RDC à faciliter le travail de cette mission régionale. À l’époque, le ministre congolais des Affaires étrangères avait souligné la volonté du gouvernement d’apporter tout le soutien nécessaire à cette force militaire, notamment en lui accordant des facilités diplomatiques et logistiques.

Le déploiement de la SAMIDRC est intervenu après le retrait de la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), que Kinshasa jugeait inefficace. En sollicitant l’appui de la SADC, les autorités congolaises espèrent une approche plus robuste et adaptée aux défis sécuritaires persistants dans l’est du pays.

Samyr Lukombo