Cette semaine, retour sur : l’agression de Régine Musuamba à Kinshasa, la commémoration de l’assassinat de Thérèse Kapangala, la rumeur concernant la chanteuse Oumou Sangaré et la grève de la faim de Laila Soueif, la mère d’Alaa Abdel Fattah. Ces événements, bien que divers, soulignent la lutte constante de nombreuses femmes face à des défis sociaux, politiques et personnels.
Agression de Régine Musuamba
Régine Musuamba ( 27 ans et maman de trois enfants) a été brutalement fouettée par un commandant de police du poste de Mbata, dans le quartier Mateba de la commune de Ngaba, à Kinshasa, après une altercation avec la concubine de ce dernier. La victime est actuellement hospitalisée à l'hôpital de référence Mère et Enfant de Ngaba, où elle reçoit des soins appropriés. Cette attaque sur une femme en raison d’une altercation personnelle met en lumière l'instrumentalisation de la violence par certains membres de la police. Elle soulève des questions sur la responsabilité des forces de l’ordre et l'absence de mécanismes de contrôle et de sanction, en particulier en ce qui concerne les violences policières.
Commémoration de la mort de Thérèse Kapangala
Sept ans après son assassinat , survenu aux côtés des membres de l'opposition de l'époque, aujourd'hui au pouvoir, et des représentants de l'Église catholique lors d’une marche contre le changement de la Constitution, le souvenir du combat de Thérèse Kapangala reste gravé dans la mémoire collective. Le 21 janvier 2025, une messe a été célébrée à la paroisse Saint-François-de-Sales à Kinshasa, sur le lieu même où elle a été abattue. L'émotion était palpable parmi les membres de sa famille, les religieux, les hommes politiques et d’autres personnalités présentes en nombre.
Dans son homélie, l'abbé Destin Basonga, qui a officié la messe, a comparé la mort de Thérèse Kapangala à celle des martyrs de l’Église primitive, assassinés au nom de la vérité de l’Évangile qu’ils défendaient sans crainte.
Thérèse Kapangala, aspirante religieuse, a été tuée d’une balle en plein cœur par la police lors d’une manifestation organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) contre le pouvoir en place. Elle s'apprêtait à rejoindre la congrégation de Sainte Famille de Bergame en juillet 2018. Sa famille a déposé plainte en février 2018 contre le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo, alors commissaire provincial de la police à Kinshasa, mais la plainte est restée sans suite.
La chanteuse malienne Oumou Sangaré n'est pas morte dans un accident de voiture
Une rumeur a pris de l'ampleur au Sahel, affirmant que la célèbre chanteuse serait décédée dans un accident de voiture. Cette information, propagée sur TikTok, faisait état d’un accident survenu le soir du Nouvel An à Langenfeld, en Allemagne. Selon les autorités locales, l’accident a fait six blessés, mais aucune victime mortelle. Il semblerait que la chanteuse n'était pas impliquée dans cet incident. En effet, Oumou Sangaré est apparue en vie le samedi 18 janvier 2025 à Bamako, où elle a reçu la médaille du mérite des arts et de la culture de la part des autorités maliennes. Elle a également publié un message de soutien au Fama le 20 janvier, pour célébrer le 64ᵉ anniversaire de l’armée malienne. Malgré cela, la rumeur persiste et a cumulé plus de 7 millions de vues sur TikTok.
Égypte : la mère de l’activiste Alaa Abdel Fattah poursuit sa grève de la faim
Le 21 janvier, cela faisait 114 jours que Laila Soueif, 68 ans, mathématicienne d’origine britannique et égyptienne, mère du militant des droits de l’homme Alaa Abdel Fattah, ne s’alimentait plus que de café, de thé et de quelques vitamines. Son fils, emprisonné depuis dix ans dans des conditions inhumaines (après avoir dénoncé la torture en Égypte dans un post Facebook) continue de faire l’objet de multiples séjours en détention. Pour attirer l'attention sur sa situation, sa mère a entamé une grève de la faim le 29 septembre, jour où son fils était censé être libéré après avoir purgé sa peine de cinq ans. Laila Soueif, elle-même militante des droits de l’Homme, avertit qu’il n'y a que deux issues à cette grève de la faim : son effondrement ou la libération de son fils. La famille d’Alaa Abdel Fattah a tenté de nombreuses démarches, en vain : alerter lors de la COP27 en 2022, demander une grâce présidentielle, organiser des rassemblements devant le ministère des Affaires étrangères britannique à Londres, et solliciter l'aide de diplomates et d'ONG. Jusqu’à présent, aucune de ces démarches n’a donné de résultats.
Nancy Clémence Tshimueneka