La réforme des entreprises publiques en RDC est confrontée à des défis majeurs malgré des efforts entrepris depuis plus de deux décennies pour restructurer et moderniser ces entités. Lors des États généraux du Portefeuille de l’État, Alex N’KUSU DONGALA SIYA, Secrétaire Exécutif a.i. du Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises Publiques (COPIREP), a dressé un état des lieux préoccupant et souligné l’urgence de mesures correctives aux états généraux du portefeuille qui se tiennent à Kinshasa depuis lundi.
Les entreprises publiques de la RDC continuent de subir les effets d’une gestion inefficace et d’une sous-capitalisation chronique. "L’absence de capitaux frais et la vétusté de l’outil de production freinent considérablement leur relance", a expliqué Alex N’KUSU DONGALA SIYA dans son discours. Les diagnostics menés dès 2008 avaient déjà révélé un état avancé de délabrement de ces entreprises, caractérisé par un surendettement, une baisse drastique des activités et des résultats d’exploitation déficitaires.
À cela s’ajoute une dépendance accrue envers l’État, qui peine à honorer ses créances envers les entreprises publiques. Cette situation crée des tensions de trésorerie et compromet les capacités opérationnelles de nombreuses entités, notamment la SNCC, la SNEL et la REGIDESO, selon le rapport présenté.
Malgré l’élaboration de stratégies de restructuration pour des entreprises stratégiques comme la MIBA, la SONAS ou encore la RVA, aucune action concrète n’a été entamée pour leur mise en œuvre. "La lenteur des décisions au sein du gouvernement est un frein majeur à l’exécution des plans de redressement", a déploré Alex N’KUSU DONGALA SIYA.
Certaines initiatives, telles que la réhabilitation du chemin de fer Matadi-Kinshasa ou encore la modernisation des infrastructures portuaires de l’ONATRA, n’ont pas progressé en raison d’un manque de suivi et d’arbitrage au niveau gouvernemental.
La réforme des entreprises publiques est également freinée par une perception négative, souvent associée au "bradage" du patrimoine national. Cette vision, largement répandue, limite l’adhésion des parties prenantes, y compris des responsables d’entreprises et des partenaires sociaux. "Il est crucial de clarifier les objectifs de cette réforme pour dissiper les malentendus et rallier les soutiens nécessaires", a affirmé le Secrétaire Exécutif a.i. du COPIREP.
Pour surmonter ces défis, Alex N’KUSU DONGALA SIYA a plaidé pour une mobilisation accrue des ressources financières, aussi bien internes qu’externes, afin de moderniser l’outil de production et optimiser les ressources humaines des entreprises publiques. Il a également appelé à une révision des modèles économiques de ces entités pour les adapter aux réalités actuelles.
"Sans une restructuration en profondeur et une injection significative de capitaux, il est illusoire de croire à une amélioration durable des performances des entreprises publiques", a-t-il averti.
Malgré les défis, quelques progrès ont été enregistrés grâce à des financements extérieurs mobilisés, notamment par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Ces efforts ont permis la réhabilitation de 1 350 kilomètres de réseau ferroviaire à la SNCC, l’amélioration de la couverture aérienne par la RVA et l’augmentation de la desserte en eau potable par la REGIDESO.
Le discours de clôture des États généraux du Portefeuille par Alex N’KUSU DONGALA SIYA a mis en exergue l’urgence d’agir pour finaliser cette réforme entamée depuis 2001. "Une action concertée, déterminée et volontariste est essentielle pour transformer les entreprises publiques en véritables moteurs de croissance pour la RDC", a-t-il conclu.