RDC : 427 civils tués en trois mois, dont 184 par les ADF et 101 par le M23, selon l’ONU

Illustration. Ph. ACTUALITE.CD

Entre le 20 septembre et le 29 novembre 2024, au moins 427 personnes, dont 317 hommes, 86 femmes, 16 garçons, 7 filles et 1 enfant de sexe inconnu, ont été tuées par des groupes armés en République démocratique du Congo, selon un rapport de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), publié le 29 novembre.

Le rapport attribue ces meurtres principalement aux Forces démocratiques alliées (ADF), responsables de 184 victimes, suivies du M23 avec 101 morts, de la CODECO (34), des Nyatura (18), des groupes Maï-Maï (17), des Wazalendo (14), des Zaïre (11) et des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) (10).

Les violations des droits humains et atteintes recensées s'élèvent à 910 sur la même période, dont 69 % sont imputables aux groupes armés. Le M23 aurait commis le plus grand nombre de violations (146), suivi des groupes Maï-Maï (79), des ADF (73), des Nyatura (50), de la CODECO (43) et des Wazalendo (41).

Dans les provinces touchées par les conflits, les Forces armées de la RDC (FARDC) sont responsables de 113 des 225 violations attribuées à des acteurs étatiques. Ces violations incluent des exécutions sommaires, des violences sexuelles et des arrestations arbitraires.

Dans le Nord-Kivu, le M23 se distingue comme le groupe armé ayant perpétré le plus de violations des droits humains, notamment par des attaques ciblées et des exécutions extrajudiciaires. Le rapport cite le cas d’une fillette de 7 ans tuée le 3 octobre à Kamonyi, dans le territoire de Masisi, en représailles à l’implication supposée de son père dans les forces Nyatura.

Le rapport met également en lumière des conditions de détention alarmantes, avec au moins 209 hommes et 3 femmes morts en détention, principalement faute de nourriture ou de soins médicaux adéquats, ou en raison d’un usage excessif de la force létale.

Parmi les victimes des violations commises par la CODECO figurent 290 hommes, 220 femmes, 7 filles et 4 garçons, pour un total de 521 personnes touchées. Les FARDC et la Police nationale congolaise (PNC) sont également pointées du doigt pour des abus dans plusieurs provinces.