Kinshasa : 30 000 tonnes de déchets produits par jour, un coût quotidien de 900 000 dollars pour une ville propre, selon les données partagées par le député Godé Mpoyi

Un dépotoir à ciel ouvert au rond-point ex-Des huileries
Un dépotoir à ciel ouvert au rond-point ex-Des huileries

La ville de Kinshasa produit chaque jour 30 000 tonnes de déchets, nécessitant un budget quotidien de 900 000 dollars pour leur évacuation, a révélé Godé Mpoy Kadima, ancien président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa et membre de la Commission économique, financière et contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Cette annonce intervient lors du débat sur le rapport de la commission parlementaire chargée d’analyser l’insalubrité, les embouteillages et les constructions anarchiques dans la capitale congolaise.

Godé Mpoy, qui a critiqué le manque de données concrètes dans le rapport de 258 pages, a estimé que la commission s’était appuyée sur des informations obsolètes, citant des références datant de 1990, 2000 et 2004. « On ne nous donne même pas la quantité de déchets produits quotidiennement ni un état clair du réseau routier de Kinshasa », a-t-il déploré, avant de rappeler que la ville compte 3 850 kilomètres de routes, dont seulement 850 sont asphaltées, souvent de mauvaise qualité.

Le député a également dénoncé le coût exorbitant de certaines infrastructures, comme la route d’Elengesa, construite à raison de trois millions de dollars par kilomètre, a t-il dit. « Ces routes devraient être des routes célestes », a-t-il ironisé, tout en appelant à enquêter sur les détournements liés à ces travaux. Selon lui, récupérer les fonds détournés suffirait à résoudre une partie des problèmes routiers de la capitale.

Mpoy a aussi insisté sur l’importance de respecter les compétences définies par la Constitution en matière de gestion urbaine. Il a rappelé que la voirie et l’habitat relèvent des compétences exclusives des provinces, conformément aux articles 202, 203 et 204 de la Constitution. « En tant que législateurs, nous devons apprendre à respecter nos textes », a-t-il déclaré.

S’agissant des embouteillages, le député a admis que cette problématique relève des compétences concurrentes, mais a estimé qu’un meilleur entretien des routes et une lutte contre les constructions anarchiques pourraient apporter des solutions durables. Il a appelé la commission à reprendre son rapport en incluant des données actualisées et des recommandations adaptées à la réalité de Kinshasa.

Godé Mpoy, qui a dirigé d’une certaine manière la capitale congolaise, a conclu sur une note critique : « Ce rapport ne reflète pas Kinshasa. Nous, anciens dirigeants de cette ville, ne nous y retrouvons pas. »