RDC: le gouvernement désigne l’entreprise Dermalog en remplacement de Semlex pour la production des passeports congolais

Photo d'illustration
Passeport

Après une longue période d'attente, la page Semlex est tournée. L’entreprise Dermalog va produire désormais les passeports en République Démocratique du Congo. La ministre d'État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner a annoncé lundi à Kinshasa, l'entrée en vigueur du contrat entre la RDC et la firme allemande Dermalog.

"Pour le projet des nouveaux passeports, je suis heureuse de vous annoncer que le contrat Dermalog est désormais entré en vigueur et que nous serons bientôt en mesure de livrer des passeports modernes, sécurisés et conformes aux normes internationales. En parallèle, nous avançons sur un projet stratégique visant à doter la République Démocratique du Congo de sa propre capacité de production des passeports, un jalon important pour notre souveraineté", a indiqué la cheffe de la diplomatie congolaise devant des agents de son ministère.

Depuis plusieurs années, obtenir un passeport congolais équivaut à un parcours de combattant. En RDC ou à l’étranger, dans la capitale ou en province, les difficultés sont telles que l’urgence n’a plus de priorité car l’attente est longue. La cause : la capacité d’impression des passeports a sensiblement diminué à l'époque Semlex. En 2023, elle était passée de plus de 1 000 voire 2 000 par mois, à seulement 400 passeports imprimés. 

Le contrat qui liait la RDC au consortium des Sociétés du Groupe Semlex pour l’implémentation d’un système d’identification biométrique national intégrant la production des passeports électroniques biométriques en mode Build, Operate and Transfert (BOT) avait pris fin le 11 juin 2020. Et le gouvernement avait pris l’option de ne plus renouveler le contrat dont les clauses n’ont pas été respectées par le producteur des passeports.

Mais en attendant d’avoir un autre producteur, Kinshasa avait reconduit Locosem pour cette tâche. En octobre 2020, à la suite d’un protocole signé entre les deux parties, il a été convenu que Locosem va transférer aux autorités les matériels nécessaires de production des passeports.

D’après des témoignages et des documents exclusifs recueillis par Actualite.cd et ses partenaires Lighthouse Reports, le Soir et De Standaard, une filiale de l'entreprise Semlex, à l’origine « Passeport Gate », visée depuis 2017 par une enquête du parquet fédéral belge pour corruption, imprime toujours les passeports congolais. Une situation provisoire… qui dure depuis 4 ans et qui pourrait rapporter à l’entreprise belge plusieurs millions de dollars par an. 

Une situation d’autant plus incompréhensible que le ministère des Affaires étrangères a choisi en décembre 2022 et pour une période de cinq ans une nouvelle entreprise, la firme allemande Dermalog, pour imprimer les passeports, au terme d'une procédure d’appel d'offres, pour un montant de 48 millions de dollars.

Clément Muamba