RDC: l’Archevêque de Lubumbashi dénonce l'interpellation d’un séminariste par des militaires

Un séminariste du Grand Séminaire Interdiocésain Saint Paul de Lubumbashi, situé dans le quartier Tshamalale, a été enlevé lundi matin par des hommes armés en tenue militaire, sur l’ordre du colonel Ange-Félix Mangwala Mpunga, de la 2ᵉ zone de défense. L’incident, survenu aux environs de 10h30, a été dénoncé par Mgr Fulgence Muteba Mugalu, archevêque de Lubumbashi, dans un communiqué.

D’après le document, les militaires ont pénétré dans l’enceinte du séminaire et se sont saisis d’un séminariste qui faisait la lessive. Alertés par ses cris, d'autres séminaristes ont tenté d’intervenir. Le colonel aurait alors arraché l’arme d’un subalterne et tiré deux coups de feu pour disperser les secours avant d’ordonner l’enlèvement. Quelques instants après, des policiers arrivés sur les lieux ont ramassé une douille encore chaude.

Le séminariste a pu communiquer avec un collègue dans l’après-midi, signalant qu’il était détenu à la 2ᵉ Zone de défense militaire. Après plusieurs interventions, il a été libéré vers 20h, non sans avoir subi un interrogatoire. Selon le communiqué, les accusations portées contre lui étaient fondées sur des affirmations mensongères, prétendant que les séminaristes étaient des miliciens recrutés pour le compte de Moïse Katumbi, “une allégation jugée ridicule même par les officiers militaires”.

Un conflit foncier en cause

L’archidiocèse lie cet incident à un conflit foncier autour de la concession du Grand Séminaire, objet de spoliations récurrentes. "Ces actes ne sont ni fortuits ni le fait de bandits ordinaires, mais sont liés aux manœuvres de ceux qui s’approprient illégalement des parcelles de l’Église", affirme Mgr Muteba Mugalu. Il rappelle que plusieurs jugements ont reconnu les droits de l’Église sur cette propriété depuis 1976.

L’archevêque a dénoncé cette "barbarie" et exigé que les auteurs soient traduits en justice. Il a également appelé à une application stricte des décisions judiciaires, conformément aux orientations du ministre de la Justice. Enfin, l’Église se réserve le droit de porter plainte contre les responsables de l’enlèvement.