Denis Kadima Kazadi, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), a lancé mardi 12 novembre 2024 les travaux de l’Atelier d’évaluation à mi-parcours du processus électoral 2021-2024. Dans son discours d’ouverture et d’orientation stratégique, il a estimé qu’il est temps de procéder à une évaluation sans "complaisance" pour identifier les faiblesses, atouts et défis, et consolider les acquis.
Le président de la Centrale électorale a indiqué que cet atelier est l'occasion pour les membres de l’Assemblée plénière, les cadres et agents de la CENI de s’impliquer pour formuler des recommandations conséquentes, en vue d’améliorer le cadre légal, opérationnel et la gouvernance électorale dans son ensemble.
"À travers cet atelier, l'occasion est donnée à nous tous, membres de l'Assemblée plénière de la CENI, cadres et agents de notre institution, de nous impliquer pour élaborer des recommandations conséquentes en vue d'améliorer le cadre légal, opérationnel et la gouvernance électorale dans son ensemble. Les termes de référence qui guideront nos travaux s'articulent autour de deux axes majeurs : le cadre légal comprenant la loi électorale et la loi organique, ainsi que le cadre opérationnel qui couvre les activités ayant permis l'organisation des élections combinées du 20 décembre 2023," a déclaré Denis Kadima Kazadi.
Il a poursuivi :
"S'agissant du cadre légal, je vous invite à mener une analyse approfondie des forces et faiblesses de la loi électorale en portant une attention particulière sur l'identification et l'enrôlement des électeurs, la gestion des candidatures, l'organisation des scrutins et la gestion des contentieux. Je vous invite également à examiner attentivement les procédures mises en place pour l'application de cette loi, notamment les mesures d'application et les différents guides des procédures."
Denis Kadima a également souligné l’importance d’évaluer les forces et faiblesses de la loi organique instituant la CENI : "Notre pays, la RDC, a opté pour un organisme de gestion électorale de type indépendant pour réguler l'accession au pouvoir politique. À cet effet, la Constitution, en son article 211, et la loi organique consacrent la création et le fonctionnement de la CENI. Il est impératif, après quatre cycles électoraux, de procéder à un examen critique et responsable des forces et faiblesses de la loi organique, particulièrement en ce qui concerne la nomination des membres, la composition et le fonctionnement des organes de la CENI."
Concernant la transmission des données après le vote, Denis Kadima a attiré l'attention de l'assistance sur l'importance de prendre en compte l'impact du numérique, le faible taux de participation des Congolais de l'étranger, et la nécessité de mettre en place un système électoral garantissant transparence et confiance.
"Pour le cadre opérationnel, au-delà des autres termes de référence, je vous invite à examiner l'impact potentiel du numérique dans la transmission rapide et sécurisée des résultats, en tenant compte des tensions souvent engendrées par les centres locaux de compilation des résultats (CLCR) lors des précédents cycles. La question du vote des Congolais de l'étranger, dont le taux de participation est resté faible, mérite aussi une attention particulière. Par ailleurs, le système électoral reste incompris par notre population, il est donc nécessaire d'envisager un système qui pourra renforcer la crédibilité et la confiance des électeurs et des différentes parties prenantes," a-t-il précisé.
Cet atelier de deux jours se tient alors que la CENI s’apprête à organiser les élections législatives nationales et provinciales dans les circonscriptions de Yakoma (Nord-Ubangi) et Masimanimba (Kwilu), et quelques semaines après le dépôt de son rapport d'activités à l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, les organisations de la société civile spécialisées dans les questions électorales continuent d’appeler à la tenue des états généraux des élections en RDC. La mission d'observation électorale CENCO-ECC sollicite l'intervention personnelle du Président de la République pour organiser ces états généraux sur l'organisation des élections en RDC. Cette demande a été formulée dans les recommandations de son rapport sur le cycle électoral 2019-2023, publié le lundi 18 juin 2024 à Kinshasa.
Clément Muamba