Dix-neuf présumés criminels, parmi lesquels des combattants des milices locales appelées « Wazalendo », ont été arrêtés par les services de sécurité de Goma dans le cadre de l’opération de sécurité « Safisha mji wa Goma » (Nettoyer la ville de Goma). Présentés au maire de la ville au cours du week-end, ils ont ensuite été transférés au cachot de l’auditorat militaire.
Selon les services de la mairie de Goma, ces arrestations font suite à une série d’opérations visant à rétablir la sécurité dans la ville, marquée par une recrudescence d’actes criminels. Parmi les personnes appréhendées, certaines appartiendraient aux Wazalendo, un groupe armé local qui a récemment été impliqué dans divers incidents sécuritaires en ville, et d'autres sont qualifiées de « bandits de grand chemin ».
Un premier groupe de huit suspects a été arrêté le 2 novembre dans le village de Kiziba, dans le territoire de Nyiragongo, incluant Ushindi Bisimwa Kahuguma, un chef de bande bien connu et décrit comme récalcitrant par les autorités.
L’opération « Safisha mji wa Goma » a permis de récupérer plusieurs armes de guerre, selon les autorités locales, qui affirment intensifier leurs efforts pour combattre le crime rampant dans la ville. En octobre, une vague d’arrestations avait déjà conduit à la capture de plus de 450 individus et la saisie de 350 armes, laissant entrevoir la profondeur de l’infiltration de criminels et de miliciens armés dans la ville.
Les Wazalendo, un groupe d’autodéfense souvent vu aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sur les lignes de front, ont vu leur présence armée en ville limitée par le gouverneur militaire du Nord-Kivu en avril. Le général-major Peter Chirimwami avait alors ordonné aux commandants du groupe de rester en dehors des zones urbaines, restreignant leur activité aux zones de conflit pour limiter les risques d’abus ou d’incidents en ville.
Des tensions avaient par ailleurs été observées en septembre entre les FARDC et les Wazalendo, notamment dans la localité de Rusayo, au nord-ouest de Goma. Cependant, le lieutenant-général Fall Sikabwe, commandant des opérations dans la région, avait qualifié de « positive » l’évolution des relations entre les deux groupes, malgré des incompréhensions ponctuelles.