Kakobola : alors que dans l’ensemble les travaux sont déjà réalisés à 75 %, les agents entrent en grève pour réclamer plus de 20 mois d'arriérés de salaire

Photo d'illustration
Le projet Kakobola

Les travaux d'électrification de Kikwit, Gungu et Idiofa par le barrage de Kakobola sont à l’arrêt. Les agents de la Cellule de gestion de construction des centrales hydroélectriques de Kakobola et de Grand Katende sont impayés depuis plus de 20 mois, et la structure ne reçoit plus de frais de fonctionnement depuis plusieurs mois.

Les agents en colère dénoncent aussi la non-application du nouveau barème salarial signé depuis le mois de mars 2023 et le non-paiement des factures des contractants indiens, dont la majorité du personnel est rentrée en Inde en attendant le paiement. Les agents de la GCK sont déterminés à ne pas fléchir si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

Cet arrêt d'activités n'enchante pas la société civile de Gungu, qui s'attendait au lancement, dans un bref délai, de la centrale. Son président, Joachim Kusamba, invite le gouvernement à s'acquitter de ses obligations pour la reprise des travaux.

"Il y a arrêt des travaux depuis plus de trois mois à cause du non-paiement de la dernière tranche qui devrait intervenir pour que tous les travaux de génie civil arrivent à terme. Malheureusement, les équipes qui travaillent, vu le retard de paiement, la majorité de ces Indiens ont pris la décision de retourner en Inde. Alors que la population de ces trois entités attendait impatiemment l'électricité pour trouver des solutions aux problèmes d'emploi dans le secteur privé, etc. Comme les Indiens sont rentrés, les Congolais qui travaillent là-bas aussi ne pouvaient pas rester. Ils ont raison d'arrêter les travaux parce que celui qui travaille à l'hôtel mange à l'hôtel", a expliqué Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu.

À Kikwit et Gungu, les travaux sont déjà achevés. Le courant électrique traîne à être lancé faute de charge (consommation), a-t-on appris de nos sources. Cependant, à Idiofa, les contractants indiens conditionnent la reprise des travaux par le paiement des factures, pareil pour les agents de la GCK.

En juillet dernier, Teddy Lwamba, ministre des Ressources hydrauliques et Électricité, annonçait pourtant l’inauguration de cet ouvrage dans deux mois.

Une source proche du dossier indique qu’à Idiofa, le taux d'exécution physique des travaux est évalué à plus ou moins 75 % : checking des panneaux terminé, traitement d'huile de transformateur terminé, connexion des sectionneurs électriques terminée. En ce qui concerne le réseau de distribution, le tirage de la moyenne tension, 7,5 km sur 15 km, est déjà réalisé, partant de la sous-station de Musanga jusqu'à l'ISP.

Débutés en 2011, les travaux du barrage de Kakobola ont connu plusieurs arrêts, notamment suite à l'inexécution des obligations de la partie gouvernementale. Ce barrage doit fournir 10,5 mégawatts et doit desservir en électricité les territoires de Gungu, Idiofa et la ville de Kikwit.

Jonathan Mesa, à Kikwit